Le groupe de travail sur le Sahel du Forum global de lutte contre le terrorisme (FGCT) a appelé, hier à Alger, au renforcement des capacités, outre militaires, de lutte contre le terrorisme, à travers une prise de conscience internationale et une coopération substantielle et féconde entre les États
Réactivées avec davantage d’ampleur à la faveur du conflit libyen et la prolifération libre et incontrôlée des armes, les menaces guettant la région du Sahel deviennent, de plus en plus, préoccupantes. De part ses multidimensions et ses interconnexions, il est, aujourd’hui, plus que jamais, ardu de mettre cette région à l’abri des ses menaces.
D’où l’intérêt des pays concernés, en partenariat avec les États extra-régionaux, d’en trouver, en urgence, les solutions idoines à cette inquiétude grandissante qui est le renforcement des capacité de nuisance des groupes armés qui se seraient dotés de moyens techniques avancés et d’un lourd arsenal militaire amassés telle un butin de guerre, lors du conflit libyen.
À cet égard, les États de la région et les Étas extra-régionaux et expert en la matière redoublent d’effort, en multipliant les initiatives en vue d’atténuer cette menace, à même de solutionner à cette problématique et préserver la stabilité et la prospérité de la région.
Une solution qui passe, entre autres, par l’impératif de renforcer les capacités, outre militaires, de lutte contre le terrorisme et ses connexions. Tel est, en substance, à quoi vise cette première réunion du groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte antiterroriste au Sahel.
Selon Sabine Nölte, directrice générale chargée de la sécurité internationale au ministère des Affaires étrangères du Canada, qui co-préside avec l’Algérie le groupe de travail sur le Sahel, les axes de discussions sont orientés autour de cinq thèmes, a savoir : la sécurité frontalière, la coopération entre les services de police, la lutte contre le financement du terrorisme, la coopération et le renforcement juridique et judiciaire et les engagements communautaires.
«Au moyen de cette rencontre, nous cherchons à travailler, ensemble, pour déterminer les problèmes, étudier des solutions et mobiliser des ressources dans chacun des ces cinq domaines», a-t-elle affirmé, dans son intervention d’ouverture. La co-présidente, dira, en outre, «Le terrorisme dans le Sahel est un problème régional, ce qu’il faut, alors, ce n’est rien de moins qu’une solution régionale.
Ces efforts doivent être dirigés par les États du Sahel, eux-mêmes, et avoir une approche régionale pour porter le fruit», pour affirmer que le leadership sur cette question revient aux pays de la région. De son côté, Rezzag-Bara, conseiller auprès du président de la République, a appelé la communauté internationale à une prise de conscience pour faire face à la menace terroriste, car, à ses dires, le Sahel, est une région d’intérêt central pour toute la communauté internationale, lors qu’il s’agit de la lutte antiterroriste et du crime transnational.
Il dira dans ce sens qu’«il s’agit, aujourd’hui, de mettre en place des programmes concrets, visant à développer les capacités des pays concernés par la lutte antiterroriste, et de la nécessité pour la communauté internationale de prendre conscience de l’ampleur de cette menace transnationale».
Pour lui, ce forum est destiné à «mobiliser, de manière approfondie, les capacités de tous les États dans la lutte contre le terrorisme dans un cadre civil». Il a évoqué, à cet égard, la sécurité transfrontalière, considérant que la région du Sahel a besoin d’une «accentuation» de leurs capacités pour «assurer la sécurité des frontières des pays de la région face à la menace terroriste, au crime organisé et à tous genres de trafic».
Dans une allocution lue en son nom par son chef de cabinet, Abdelaziz Sebaâ, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a plaidé pour une coopération «féconde» entre les États s’inscrivant dans l’effort de la communauté internationale pour débarrasser le monde des menaces du terrorisme et du crime transnational organisé.
«Je suis persuadé que vos travaux constitueront un jalon supplémentaire dans la mise en place d’une coopération féconde entre nos États, qui s’inscrit, elle-même, dans l’effort de la communauté internationale pour débarrasser le monde des menaces du terrorisme et du crime transnational organisé», a-t-il indiqué. Le ministre s’attend à ce que les conclusions du forum «soient riches, substantielles et orientées vers l’action.
Des conclusions, poursuit-il, qui s’inscrivent dans l’objectif partagé d’assurer aux pays de la région les conditions de sécurité et de stabilité, à la faveur de la convergence et de la conjugaison des efforts de la communauté internationale qui, selon lui, demeurent une condition primordiale du succès de la lutte contre le terrorisme. Daniel Benjamin, coordonnateur pour le contreterrorisme auprès du département d’État américain, quant à lui, a mis l’accent sur la nécessité de travailler, ensemble, afin de renforcer la capacité de faire face à la menace terroriste dans la région.
«La menace terroriste est devenue plus complexe avec certains changements survenant dans la région, en particulier en Libye. Une des conséquences de cette situation est la nécessité de bâtir des partenariats, une coopération, et des capacités pour faire face à ces challenges qui sont devenues plus urgentes que jamais», a déclaré l’ambassadeur.
Hamid M.