Le tempo tindi d’une chanson de cheikh Sidi Bémol avec ses rythmes chaloupés donne déjà un aperçu de l’allégresse qui règne à Tamanrasset au rendez-vous de la grande fête de la musique et de la poésie. Le chanteur n’est pas présent. Ce n’était qu’une séance de réglage de son effectuée par les techniciens de l’ONCI dans l’immense scène qui accueillera durant toute la durée de cette troisième édition des artistes de la région, ceux du Niger et du Mali et autres vedettes de la musique, de grandes surprises, selon les organisateurs.
Vendredi à Tamanrasset, la veille du grand événement, tard dans la soirée, l’heure est aux dernières retouches, sous l’œil vigilant de la présidente de l’Association « Sauver L’Imzad, Mme Farida Sellal, dans l’immense Dar el Imzad, d’une superficie de 10.000 m2, située à 5 km du centre-ville, sur la route de l’Assekrem.
Dans un incessant va et vient des femmes et des hommes redoublent d’ingéniosité et d’énergie pour mettre un point final aux préparatifs de la grande fête. Il y a de la sérénité et de la fierté qui se dégagent dans cet effort collectif de contribution à la préservation d’un patrimoine ancestral et d’assurer sa promotion en le partageant dans une ambiance conviviale avec les invités de cette manifestation.
C’est donc tout naturellement que cette ambiance festive s’est matérialisée hier avant l’ouverture officielle à la maison de la culture du colloque international consacré cette année à la poésie des gens du désert. Troupes folkloriques où le baroud est à l’honneur mais aussi parade des hommes libres et autres groupes de femmes qui ont donné quelques facettes de ce chant magnifique du désert, sa poésie et sa chorégraphie par ailleurs admirablement exécutée de manière presque innée. C’est beau à voir et cela ne peut susciter qu’admiration.
Si le rôle de l’Association « Sauver l’Imzad a été saluée par la majorité des intervenants lors de l’ouverture du colloque, Mme Farida Sellal, visiblement émue, mettra en relief l’intérêt grandissant manifesté à l’égard de l’Imzad, à la culture de cette région, à sa richesse et sa diversité, saluant à la fois l’effort commun dans cette œuvre de préservation du patrimoine immatériel. De Tamanrasset la joie se manifeste à l’idée que la proposition de l’inscription de l’Imzad sur la liste du patrimoine mondial se concrétise. Des idées fussent aussi, tel ce projet de lancer une spécialité d’anthropologie à l’université de Tamanrasset pour mieux comprendre ce patrimoine. Mais c’est sans doute l’inauguration de Dar El Imzad qui a marqué les esprits hier car l’œuvre est une véritable gageure. En un temps record, une année à peine, le projet est devenu réalité.
Pour l’Association « sauver l’Imzad », la concrétisation de ce projet autorise d’autres objectifs dont la finalité est d’assurer la pérennité de cette grande œuvre de préservation. Aussi l’idée de passer du cap des rencontres à celui d’un festival fait son bout de chemin pour dit-on avoir une meilleure assise matérielle et financière.
A.T.