En l’absence désormais confirmée du président emblématique du parti, Hocine Aït Ahmed, comment vont se dérouler les travaux du 5e congrès qui s’ouvre aujourd’hui ? Pour certains, opposants ou dissidents, c’est «l’impasse» dans la mesure où on n’a même pas encore tranché la question de la succession, pour d’autres, partisans ou militants, c’est la continuité dans l’esprit du parti qui doit se doter d’une nouvelle direction, «collégiale» ou «transitoire», peu importe.
C’est donc dans ce climat plutôt «inhabituel» que s’ouvrent aujourd’hui les travaux du 5e congrès du Front des forces socialistes (FFS) dont la clôture est prévue samedi où l’on connaîtra la nouvelle direction post-Aït Ahmed.
Déjà, la question pose problème dans la mesure où rien n’est tranché quant à cette nouvelle direction que d’aucuns veulent «collégiale», alors que le premier secrétaire du parti, Ali Laskri, avait affirmé mardi que c’est «juste une option parmi d’autres qui sera soumise à l’appréciation des congressistes et qui obéit à l’idée d’une meilleure cohésion dans la prise des décisions à venir». Même si le premier secrétaire affirme justement que «ce congrès ressemblera par beaucoup de points à tous les congrès du FFS»,
il n’en demeure pas moins qu’il revêtira un cachet «spécial» et abordera des questions politiques «décisives pour l’avenir du FFS» et appelle (les congressistes) sur le plan statutaire «à se prononcer sur les nouvelles structures de direction», comme l’a souligné Ali Laskri qui reconnaît qu’il faut «élaborer la stratégie du parti», dont le slogan choisi pour «est à lui seul tout un programme», «Pour la reconstruction d’un consensus national». Ceci dit, cela reste dans le domaine des «espérances».
Qu’en est-il de la réalité ? Des informations font état de divergences sur le «mode de fonctionnement du parti» post-Aït Ahmed, qui se consacrera désormais à la fondation qui portera son nom. L’option d’un «directoire» est rejetée par nombre de membres du conseil national, selon des informations qui proviennent de sources proches de la direction du FFS, soupçonnant une «injonction» du président sortant qui voulait par ce nouveau procédé placer «ses poulains» pour faire dans la continuité.
Ce «cabinet noir» qui gère, selon les détracteurs de la direction actuelle, les affaires du parti depuis des lustres, composé de Mohamed Amokrane Cherifi, l’actuel premier secrétaire Ali Laskri, mais aussi et surtout Karim Baloul, député et proche parent d’Aït Ahmed, en plus de Salima Ghozali, journaliste «même pas encartée», justifient ces mêmes opposants à une direction collégiale.
Laskri a en quelque sorte démenti mardi ces «allégations» en affirmant que le congrès est déjà commencé par la tenue des travaux d’ateliers les 17 et 18 mai et que, «pour la première fois, les règles et les procédures mises en place dans la transparence et la concertation permanente ont revêtu un caractère incontestable et recueilli l’adhésion des militants et militantes». C’est au cours de ces assises qu’on connaîtra davantage sur le FFS de l’après Aït Ahmed.
S. M.