Oum El-Bouaghi : quand l’handicap et la maltraitance virent au féminicide

Oum El-Bouaghi : quand l’handicap et la maltraitance virent au féminicide

Lourd est le bilan de féminicides que l’Algérie a connu cette année, auxquels des crimes abjects ne cessent de s’ajouter des quatre coins du pays. Les femmes frémissent à chaque cas recensé, les activistes et les associations se révoltent et les victimes sont torturées, tuées et enterrées pour la simple raison d’être une femme.

Un autre féminicide a eu lieu à la commune de Oued Nini à la daira de Fkirini de la wilaya d’Oum El-Bouaghi. La victime de ce cruel féminicide est Rachida Chouaf, une femme sourde-muette âgée de 47 ans, connue pour sa tendresse, sa gentillesse et sa bienveillance. Il y a deux ans, elle s’est mariée avec un sourd-muet également. Elle était victime de la maltraitance de son conjoint, frappée, dénigrée et insultée à tout va, elle a essayé de fuir et de se libérer ce quotidien douloureux, en vain.

En effet, Rachida s’est confié à plusieurs personnes par rapport aux violences qu’elle vivait, elle a même eu un courage sans égal de dénoncer cette violence incessante aux services de la gendarmerie nationale, qui n’ont pas réussi à la libérer des mains de son bourreau.

Le 29 novembre 2021, son mari a lâchement et impitoyablement décidé de mettre fin à sa vie, un crime odieux dont l’arme est une hache, ainsi, Rachida nous a quitté.

Le bilan ne cesse de s’alourdir

Effectivement, nous sommes à 51 féminicides depuis le 1er janvier 2021 recensés par Féminicides Algérie, chaque crime est plus atroce que l’autre, dont les auteur ne sont autres que les proches de la victime. Le bilan s’alourdit et se rapproche de plus en plus du nombre recensé l’année passée qui était de 55, et ce, abstraction faite des cas qu’on ne peut enregistrer car on les étouffe au sein de la famille.

Pour rappel, Amnesty international a souligné la gravité de ce bilan en Algérie, la directrice d’Amnesty International Algérie, Hassina Oussedika a déclaré « on demande aux autorités algériennes d’adopter une approche globale pour lutter de manière efficace contre toutes les formes de violences à l’encontre des femmes, approche qui jusqu’à maintenant est restée fragmentaire et symbolique. Pourtant, c’est une demande de longue date des associations algériennes de défense des droits des femmes, que nous soutenons fortement ».