L’assassin présumé du DGSN Ali Tounsi, le colonel Chouaïb Oultache, a refusé de répondre aux questions du juge d’instruction. C’est du moins ce qu’a affirmé son avocat, Me Youcef Dilem.
Ce dernier précise que son client a comparu très tard dans la soirée de lundi devant le tribunal de Bab El Oued, afin de rédiger le procès verbal de la dernière audience portant sur les déclarations de Oultache. Il s’agit de la dernière étape qui précède le transfert du dossier à la justice pour que le présumé soit jugé lors d’une audience publique.
Selon la même source, le procureur général a accepté la plainte déposée par la défense de Oultache contre le juge d’instruction et les deux médecins légistes qui ont établi l’autopsie de l’ex-directeur général de la police.
L’avocat précise que le refus de M. Oultache de répondre aux questions relève du fait que la défense de ce dernier a demandé que le juge d’instruction chargé de l’affaire soit changé, lui reprochant d’avoir notamment falsifié des déclarations de son client, faites lors de la reconstitution des faits.
La défense de l’assassin présumé de Ali Tounsi, qui a déposé plainte contre le juge d’instruction dans ce sens, a demandé auprès de la chambre d’accusation près la cour d’Alger de désigner un autre juge pour poursuivre les procédures de l’enquête.
Mes Youcef Dilem et Mohand Tayeb Belarif ont donc annoncé officiellement avoir déposé plainte auprès du procureur de la République au tribunal de Bab El Oued et au niveau de la chambre d’accusation. Me Belarif avait précisé auparavant que
M. Oultache, durant la reconstitution des faits le 26 février, a déclaré avoir tiré quatre balles en direction du DGSN, alors que le juge d’instruction a affirmé que Oultache a déclaré qu’il avait tiré deux balles et que quatre autres étaient restées dans le barillet de son revolver.
L’avocat Belarif a précisé que «nous avons rencontré le juge d’instruction et nous lui avons demandé de revoir les propos requis dans le procès, il s’est engagé à le faire, trois semaines sont passées, et nous constatons qu’aucune correction n’a été faite».
Ce même avocat a indiqué que l’assassin de Ali Tounsi ne s’est entretenu avec le juge d’instruction sur aucun volet concernant l’affaire, d’ailleurs il dénonce la façon dont a été géré le dossier. La défense estime que la déformation des propos de Oultache n’est qu’une histoire montée depuis le jour de l’assassinat dans le seul but de prouver que le présumé n’a tiré que deux balles.
Une version tout à fait différente de celle de la défense. Les deux avocats vont plus loin et indiquent avoir des soupçons dans la crédibilité des rapports élaborés par la police et le procès du juge d’instruction.
A. R