La prochaine révision de la Constitution renforcera la structure institutionnelle de l’Algérie et permettra de réaliser de « grands progrès » dans la consolidation de l’Etat de droit, a indiqué le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, dans une interview publiée mercredi par le quotidien Sawt El Ahrar.
« La révision de la Constitution est l’un des dossiers les plus importants qui suscitent l’intérêt des députés étant donné qu’elle est la loi fondamentale et le pilier de l’édification de l’Etat nation démocratique par ses références pérennes de la Proclamation du 1er Novembre et par tout ce qu’exigent les mutations vécues par notre société durant les 50 dernières années et tout ce qui se passe dans le monde », a précisé M. Ould Khelifa, élu sur la liste du parti du FLN à Alger lors des élections législatives du 10 mai dernier.
Interrogé sur des inquiétudes soulevées par certains concernant les visions qu’imposeraient le parti du FLN et le Rassemblement national démocratique (RND) au sujet de la révision constitutionnelle, il a indiqué que ces deux partis « ne refusent pas, de prime abord, l’opportunité du dialogue et de l’enrichissement, parce qu’on ne ferme pas le jeu démocratique ».
« A ma connaissance aucun des chefs des deux partis ne s’est comporté suivant la logique de l’exclusion ou du vainqueur et du vaincu », a-t-il dit.
A une question sur les tentatives visant à « discréditer » la première chambre du Parlement, il a relevé que « les observateurs internationaux avaient reconnu la transparence et la crédibilité des élections législatives ».
La victoire remportée par le parti du FLN, « la plus ancienne des organisations politiques », est un gage « de sécurité et de stabilité » aux yeux des citoyens, a fait valoir le président de l’APN.
S’agissant du mouvement de protestation initié par « l’Alliance de l’Algérie verte » lors de la première séance plénière de l’APN, M. Ould Khelifa a indiqué que « ceci relève de la liberté d’expression et de l’apprentissage des pratiques de démocratie participative, pour que le consensus se forme autour des questions majeures ».
Concernant la décision de l’Alliance de l’Algérie verte, le Parti des travailleurs et le Front des forces socialistes (FFS) de boycotter les structures de l’APN, il a estimé que le choix fait par ces forces politiques de s’abstenir de représentation au sein des structures de l’Assemblée « ne signifie pas absence d’opposition ».
« Cette abstention n’a pas d’effet sur le caractère pluraliste de l’Assemblée qui se compose, à l’instar de toutes les Assemblées de par le monde, d’une majorité et d’une minorité se conformant l’une comme l’autre aux lois de la République et au règlement intérieur régissant le fonctionnement de l’Assemblée », a-t-il ajouté, souhaitant, toutefois, la participation de ces partis au sein desdites structures.
Sur le projet de loi criminalisant le colonialisme, le président de l’APN a considéré que « si l’incrimination du colonialisme était une revendication légitime, il est urgent avant et après cela de libérer notre pays, dans le moyen terme, du fardeau du sous-développement et de la dépendance, et de réactiver les constantes de notre nation aussi bien à l’intérieur qu’au niveau régional ».
A propos de la révision des salaires des députés de manière à les lier à la discipline et à la présence aux séances plénières et aux travaux des commissions, il a indiqué que « cette question va être soulevée prochainement par le bureau de l’APN et les députés se concerteront » à ce sujet.
« C’est une question qui ne dépend pas d’une seule personne quel que soit son statut au sein du Parlement », a-t-il estimé.