Héritée d’une époque quasi révolue, la question de l’autodétermination des peuples opprimés se pose toujours en 2013, des divergences sur les questions fondamentales ont marqué cette nouvelle étape de discussions sur le Sahara occidental, notamment à propos du contenu d’un référendum d’autodétermination que le Maroc veut avec seul point l’autonomie, alors que le Front Polisario insiste sur d’autres options et particulièrement celle de l’indépendance…
Les participants au colloque parlementaire international « Le droit des peuples à l’autodétermination : vecteur de paix et de développement », ont dénoncé, hier à Alger , les positions de certaines puissances occidentales dans le processus de règlement du conflit du Sahara occidental, réaffirmant le droit du peuple sahraoui à la résistance pour le recouvrement de sa liberté. Selon le président de l’Assemblée populaire nationale, Larbi Ould Khelifa , la résolution proposée par les Etats-Unis d’Amérique au Conseil de sécurité de l’ONU a provoqué « une grande panique dans les milieux politiques et au niveau du gouvernement marocain ».
Il a ajouté que cette situation, « quels que soient les amendements et les pressions liés aux intérêts, notamment ceux exercés par deux pays connus pour leurs positions partisanes, cette dernière (la résolution américaine) constitue un sérieux et un prélude à l’adresse des autorités coloniales », a-t-il ajouté. Il a rappelé qu’au lendemain de l’acceptation par les deux parties au conflit du plan de règlement de l’Onu et des accords de Houston, « l’espoir était né de voir enfin le peuple sahraoui exercer son droit à l’autodétermination loin de toute contrainte administrative ou militaire exercée par l’autorité coloniale ».
Hervé Feron, maire de Tomblaine (France), a relevé aussi que le Maroc s’oppose depuis deux décennies au référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, alors qu’ « il ne peut y avoir, a-t-il dit, de solution à ce conflit en dehors du référendum d’autodétermination ».
De son côté, Mohamed Mohamed El Said, qui intervenait au nom de la République égyptienne , a interpellé, de son côté, la Ligue arabe pour qu’elle prenne en considération la cause sahraouie. « Nous estimons que la Ligue arabe doit assumer son rôle dans le règlement de ce problème », a-t-il indiqué, affirmant qu’« il est impératif d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui afin qu’il puisse jouir de sa liberté ».
La journée internationale tenue à Alger s’est ouverte trois jours après le vote du Conseil de sécurité sur la reconduction du mandat de la Mission des Nations unies pour la supervision d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Plus de trente ans après le début du conflit, l’autodétermination des indépendantistes sahraouis est donc loin d’être acquise.
Sandra Touat