Ould Kablia sur l’affaire Tiguentourine, «Les Japonais voulaient payer une rançon pour libérer leurs ressortissants»

Ould Kablia sur l’affaire Tiguentourine, «Les Japonais voulaient payer une rançon pour libérer leurs ressortissants»

En visite de travail aux Émirats arabes unis, Dahou Ould Kablia s’est largement étalé devant la communauté algérienne, selon la chaîne El Arabia, sur « les dessous » de l’affaire Tiguentourine, et s’est également exprimé sur divers sujets comme l’affaire Sonatrach ou la révision de la Constitution. Le ministre a fait selon la même source, plusieurs révélations, à propos de l’affaire de In Amenas et a fourni « une explication détaillée » de ce qui s’est produit dans le complexe gazier de Tiguentourine.

Il a notamment révélé qu’ » un ancien officier des forces spéciales françaises a été tué dans l’opération militaire, et était parmi les otages « , expliquant que  » le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, lorsqu’il avait téléphoné pour poser des questions sur l’état des ressortissants français, s’est rendu compte que l’officier n’avait pas révélé son identité aux autorités algériennes « . Dans le même chapitre des révélations, Ould Kablia a affirmé qu’un « haut responsable japonais  » a proposé de payer une rançon pour la libération de ses ressortissants, chose que l’Algérie qui est initiatrice du projet de criminalisation du payement, a refusé catégoriquement.



« Un haut responsable japonais a contacté les autorités algériennes disant qu’il donnerait un chèque en blanc pour ‘acheter’ la vie de ses ressortissants, mais l’Algérie lui a signifié son refus catégorique », a affirmé le ministre ajoutant que « le paiement de rançons est inacceptable quelles que soient les circonstances ». Dans le même contexte, Ould Kablia critiquera  » l’ambiguïté  » des société étrangères qui refusent le soutien algérien en matière de sécurité.

Il critiquera à cet effet « l’ambiguïté de l’attitude des compagnies pétrolières qui refusent de façon catégorique que les autorités algériennes supervisent la protection de ces entreprises », selon Al Arabia. Au sujet de l’attaque du site gazier, Ould Kablia a réaffirmé que c’est l’œuvre de Mokhtar Belmokhtar du groupe, « les signataires par le sang  » qui comporte, selon lui, peu d’algériens, affirmant que ce dernier qui  » vise l’Algérie  » avait préparé son coup deux mois avant l’intervention française au Mali. La chaîne El Arabia rapporte, également, que Ould Kablia a affirmé que l’Algérie n’a reçu aucune demande de la part de la France ou du Mali, pour l’identification des corps d’Abou Zeid et de Mokhtar Belmokhtar, annoncés comme morts lors des combats au Nord-Mali.

Tout en évoquant par ailleurs une coopération en matière de la sécurisation des frontières entre l’Algérie et les deux pays voisins, la Tunisie et la Libye, le ministre de l’Intérieur démentira le supposé soutien de l’Algérie et le régime de Mâamar Kadhafi. « L’Algérie n’a pas défendu Kadhafi, mais a traité avec l’État libyen ». Et quand la révolution a éclaté, il a cherché personnellement à recevoir les dirigeants de la révolution libyenne,  » tels que Cheikh Ali Selabi, pour qui il est intervenu personnellement pour rencontrer le président Bouteflika « , a-t-il dit, démentant dans la foulée, l’information qui fait état de la livraison de l’assassin de l’opposant Choukri Belaid, à la Tunisie.

 » L’Algérie n’a rien à voir avec ce sujet. Elle n’a pas arrêté le meurtrier pour qu’elle le livre « .  » Les autorités tunisiennes ont dévoilé les identités des tueurs de Belaid. Elles les connaissent, un par un, et savent où ils habitent « , a-t-il dit. Dans un autre registre, le ministre de l’Intérieur a démenti le retour de Chakib Khelil en Algérie.  » Je vous informe que [Chakib] Khalil n’est pas rentré [en Algérie]. Les enquêtes sur l’affaire de Sonatrach sont en cours.

Pour nous, il est difficile d’accuser une personne ou un fonctionnaire en l’absence de preuves convaincantes et sûres « , a-t-il dit, s’exprimant sur la révision de la constitution, il laissera entendre que cette dernière aura lieu, à la fin de l’année en cours. « Les comités chargés de préparer le dossier travaillent encore « , a-t-il dit précisant qu’ »on s’attend à dégager les aspects de l’amendement constitutionnel d’ici la fin 2013 « .

Sofiane Aït Mohamed