Ould Kablia souhaite un taux de participation de 45%, La phobie de l’abstention s’installe

Ould Kablia souhaite un taux de participation de 45%, La phobie de l’abstention s’installe

La phobie de l’abstention, lors des prochaines élections locales s’installe déjà au point où le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a fait part de son «souhait», samedi dernier à Alger, que le scrutin des Assemblées populaires communales (APC) et de wilayas (APW) du 29 novembre 2012 enregistrent un taux de participation de 40 à 45%.

Intervenant lors d’une conférence de presse organisée au terme d’une rencontre avec les cadres de l’administration locale, M. Ould Kablia a indiqué que ces élections revêtent plus d’importance pour l’Etat et les partis politiques, «ce qui n’est pas le cas des citoyens», estimant que ce phénomène de participation aux élections n’est pas propre à l’Algérie mais à tous les pays à travers le monde.



Il faut dire que l’enjeu de la participation est majeur car il s’agit d’assurer la légitimité des collectivités locales qui signifie, en principe, la décentralisation des pouvoirs sachant que le prochain rendez-vous électoral s’inscrit dans le cadre du processus des «réformes politiques» lancées en 2011.

La phobie de l’administration de voir un taux de participation inférieur aux précédentes années ne démarre pas de rien, du fait que la confiance entre les citoyens et les élus locaux n’a plus de place. Pour preuve, les protestations devant les APC sont devenues un geste quotidien causé notamment par «le manque de transparence » dans le traitement des dossiers de demandes de logement.

D’autre part, les dernières pluies enregistrées au niveau de plusieurs wilayas du pays ont montré l’absence des responsables locaux. Il est à rappeler que le taux de participation aux locales de 2007 était de 43,96% des 18 millions d’électeurs inscrits pour les municipales et à 43,26% pour les élections de wilayas, selon des chiffres définitifs fournis par le ministère de l’Intérieur.

Ce taux était jugé faible mais il était plus élevé par rapport au taux enregistré lors des élections législatives du 17 mai 2007 où il avait atteint un niveau historiquement bas à 35% des inscrits. Evoquant le fichier électoral qui est passé de 21 millions d’électeurs en mai 2012 à 20 millions pour les prochaines élections locales, le ministre a expliqué que la communauté algérienne établie à l’étranger, évaluée à 990 000 électeurs, n’a pas le droit de voter dans la mesure où les électeurs de ces circonscriptions ne résident pas en Algérie.

S’agissant de la participation des partis au prochain scrutin, le ministre a précisé que 36 formations politiques ont présenté moins de 100 listes électorales et que 25 n’ont pas dépassé le cap de 50 listes, ce qui signifie que ces partis n’ont pas pu se hisser au niveau d’un parti politique national. Pour ce qui est de l’agrément des nouveaux partis, il dira que c’est la nouvelle loi qui a permis l’agrément des nouveaux, déclarant dans cet ordre d’idées: «Je ne produis pas de partis politiques».

Dans ce sens, il a précisé que 61 partis sont actuellement agréés, dont quatre sont interdits d’activités «en raison de crises internes», alors que cinq ont décidé de ne pas participer aux élections. Par ailleurs, le ministre a estimé que le chef de l’Etat va faire une deuxième lecture des textes des réformes politiques dont «la loi électorale et les codes de commune et de wilaya».

Cependant, celle-ci interviendra probablement après la révision de la Constitution, puisque légalement ces lois doivent suivre la loi fondamentale de la République. Dans ce cadre, le ministre est revenu sur le rejet du Conseil de la nation de certains amendements apportés par les députés à ces lois mais la Chambre haute a évité de tomber dans la polémique en cas de rejet.

Citant le cas des taux disqualifiant les listes électorales qui ont pénalisé l’opposition lors des législatives du 10 mai dernier qui était de 5% et qui sera de 7% lors des locales, il a indiqué : «Je voulais personnellement revoir ce taux mais la loi ne me le permet pas avant une année».

Au sujet du passeport biométrique, il a annoncé qu’il sera généralisé à partir de novembre 2015, précisant qu’entre-temps, le passeport ordinaire restera valable. Sur les 221 108 dossiers de demandes pour le passeport biométrique actuellement, il y a eu 199 811 passeports délivrés et 5 040 dossiers sont en cours de progression, précisant que l’ensemble des dossiers déposés et ayant reçu un avis favorable sont établis.

N. C.