Ould Kablia répond aux critiques des sénateurs,«La loi ne peut pas tout régler»

Ould Kablia répond aux critiques des sénateurs,«La loi ne peut pas tout régler»
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Pour Ould Kablia, rétablir la confiance entre le citoyen et l’Etat est l’affaire de tous

Revenant sur les listes ouvertes, vivement revendiquées par les sénateurs, le ministre a rappelé «les dérapages» enregistrés lors des législatives de 1992 dont ce type de scrutin est à l’origine.



Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales était sur la défensive. Daho Ould Kablia a bien choisi ses propos, avant-hier, pour réagir aux allégations des sénateurs. «Le projet de loi sur les élections ne peut, à lui seul, apporter les solutions aux problèmes liés aux questions institutionnelles», a-t-il clairement dit aux sénateurs qui relevaient le manque de transparence et de crédibilité dans l’organisation des élections.

Pour Ould Kablia, rétablir la confiance entre le citoyen et l’Etat est l’affaire de tous. Il a insisté, dans ce sens, sur le rôle de l’administration, des partis et des élus dans le rétablissement de la confiance entre le citoyen et l’Etat. «C’est ce à quoi aspirait le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, à travers les réformes profondes et radicales qu’il a proposées au peuple algérien à travers ses élus au Parlement», a indiqué M.Ould Kablia. Voulant être plus clair, le ministre a précisé: «Ce texte, quels que soient sa forme, son contenu ou encore son rapprochement de l’idéal requis, ne peut à lui seul apporter des solutions aux problèmes liés aux questions institutionnelles». A ceux qui prétendent que ce projet de loi «ne reflète ni la volonté ni les orientations du président de la République», le ministre a tout simplement affirmé que ce texte a été adopté en Conseil des ministres.

Sur les articles (67 et 93, Ndlr) amendés, le ministre a fait savoir que le Président Bouteflika a demandé à ce qu’ils soient intégrés au projet de loi pour laisser une certaine initiative au Parlement. Au sujet de la surveillance du processus électoral, Ould Kablia estime que ce volet n’était pas du ressort de l’Etat précisant que d’autres instances avaient été mises sur pied à cet effet. Il a cité, dans ce contexte, la Commission nationale de supervision des élections, composée exclusivement de magistrats et dotée de commissions de wilaya et la Commission nationale de surveillance des élections composée de représentants de partis politiques participant aux élections et de représentants des candidats indépendants.

Pour M.Ould Kablia, «le seul garant» est le rôle que pourraient jouer les partis politiques et les candidats ou leurs représentants en matière de surveillance du processus électoral. Ainsi, le ministre renvoie la balle dans le camp des partis politiques.

Le ministre soutient que «les garanties de cette loi sont à même de permettre d’avoir des résultats positifs si l’on parvient à persuader le citoyen que son choix a été fait dans la transparence». Il a rappelé que les communes seront dotées de 56.000 urnes transparentes pour une première étape en fin janvier 2012, en attendant d’être renforcées fin mai 2012 de 56.000 autres. Revenant sur les listes ouvertes, vivement revendiquées par les sénateurs, le ministre a rappelé «les dérapages» enregistrés lors des législatives de 1992 dont ce type de scrutin est à l’origine.

«Des dérapages qui ont été à l’encontre des intérêts du pays et de la volonté des électeurs», a-t-il souligné. Avec 3,5 millions de voix, le parti dissous a remporté plus de 150 sièges alors que le FLN n’en a remporté que 20 avec la moitié du nombre des voix, a jugé utile de rappeler le ministre.

Le patron de l’Intérieur a reconnu, cependant, que l’inscription sur les listes électorales enregistrait «des faiblesses» appelant à fournir davantage d’efforts afin de combler les lacunes et pallier les dysfonctionnements. Sur les bureaux itinérants, M.Ould Kablia a estimé que «nous ne pouvons pas priver les citoyens d’accomplir leur devoir». Il a rappelé que la population nomade était estimée à près de 27.000 électeurs». Pour ce qui est des sièges réservés à chaque wilaya, le ministre a déclaré qu’il tiendra compte du dernier recensement de la population en 2010.

M.Ould Kablia n’a pas écarté l’éventualité que le nombre de sièges de l’Assemblée populaire nationale (APN) qui est de 389 soit revu à la hausse de 20, 30 ou 50 sièges supplémentaires, et ce, en vertu d’un décret présidentiel.

Concernant les textes réglementaires mis en place d’avance, le ministre a rappelé que plusieurs textes concernant la préparation des élections sont déjà prêts tels que le décret portant sur la convocation du corps électoral et la révision des listes.

Sur l’interdiction aux binationaux de se présenter aux élections, le ministre a déclaré que «toute personne de nationalité algérienne d’origine a le droit de voter et de se présenter aux élections, quelle que soit sa deuxième nationalité».