Ould Kablia punit les gardes communaux protestataires : « Nous allons les exclure du corps »

Ould Kablia punit les gardes communaux protestataires : « Nous allons les exclure du corps »
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Après le rappel à l’ordre, la menace d’exclusion. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a affirmé lundi à Alger que la quasi totalité des gardes communaux avaient « adhéré » aux mesures déjà prises pour leur régularisation, mais ceux qui poursuivront leur mouvement de protestation « seront exclus » de ce corps de sécurité. Des milliers de gardes protestent depuis des semaines pour revendiquer des avantages socioprofessionnels.

La menace est claire. « 99% des gardes communaux ont adhéré aux mesures prises » pour la régularisation de leur situation, a dit à la presse M. Ould Kablia en marge de la conférence nationale sur le Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT).



Le ministre, cité par l’APS, a précisé que 11 principales revendications, sur les 14 émises par ce corps de sécurité, avaient déjà trouvé une solution.

Interrogé sur la suite à donner au mouvement des gardes communaux, dont une partie observe toujours un sit-in en plein centre d’Alger, il a rétorqué, après avoir qualifié d’ « inadmissibles » leurs actions: « En ce qui nous concerne, il n’y aura plus de discussions ni de négociations ni de surenchère ».

« Nous allons les exclure du corps. Toutes les autorités militaires et civiles sont décidées à considérer les actes menés par les gardes communaux comme étant des actes d’indiscipline dans un corps de sécurité’, a-t-il ajouté.

Dimanche soir, le ministère de l’Intérieur avait rendu public un communiqué dans lequel il rappelait que le mouvement de protestation des gardes communaux était « illégal ».

« Il est formellement interdit aux gardes communaux de recourir à la grève ou à toute forme d’arrêt de travail et que tout acte collectif, contraire à l’ordre, fera l’objet de sanctions conformément aux dispositions de l’article 112 du code pénal, en tenant compte des peines contenues dans la législation et le règlement en vigueur ainsi que les dispositions statutaires », indiquait le communiqué du ministère de l’Intérieur.

Environ 2.500 gardes communaux sont redescendus dimanche dans Alger pour obtenir satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. Au cours de cette journée de protestation, une délégation a remis une plate-forme de revendications à la présidence de la république et attendait une réponse positive en fin de journée.

Visiblement, cette disponibilité des plus hautes du pays à répondre favorablement aux doléances des protestataires n’était que la poudre aux yeux.

Lundi 4 avril, ce mouvement s’est encore poursuivi avec un vaste rassemblement de milliers de gardes communaux à la place des Martyrs. Cet acte de défiance a provoqué la colère puis la menace du ministre de l’Intérieur.

Parmi les revendications de ce corps de 94.000 membres crée en 1994 dans le cadre de la lutte antiterroriste, la retraite après 15 ans de service, bénéficier d’une couverture sociale 24h sur 24h plutôt que 8 heures par jour, une augmentation de salaire et de retraite, l’intégration éventuelle à la police ou la gendarmerie.