Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, n’a pas du tout apprécié «les tergiversations» du président de l’Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, au sujet de la programmation de la nouvelle loi sur les partis politiques, le bureau de l’APN n’ayant toujours pas prévu une date pour l’examen de ce texte.
«Avec le projet du code électoral, celui sur les partis est, parmi tous les autres textes soumis au Parlement, celui qui constitue la priorité du gouvernement et du président en prévision des prochaines élections législatives», nous confie une source gouvernementale. Selon notre source, Ould Kablia n’a pas manqué d’exprimer son «étonnement» sur cette question, mercredi dernier en marge des travaux de l’APN consacrés à la nouvelle loi électorale. «En réalité, c’est pour la deuxième fois qu’Ould Kablia interpelle Ziari sur ce point», nous révèle notre source.
Le ministre de l’Intérieur aurait signifié au président de l’APN qu’il urgeait pour lui que le Parlement adopte la nouvelle loi sur les partis politiques «pour qu’il puisse délivrer les agréments pour les nouveaux partis dont les dossiers sont prêts. Pour le président, les réformes politiques engagées n’auraient aucun sens sans la participation de ces nouveaux partis». Ould Kablia aurait expliqué à Ziari que le temps joue contre tout le monde. «Cette loi devrait être prête pour que le gouvernement ait d’abord le temps d’étudier les demandes et délivrer les agréments et, ensuite, pour que ces partis aient aussi le temps de se préparer pour les prochaines législatives.» C’est d’autant plus urgent que, selon notre source, Bouteflika aurait prévu de convoquer le corps électoral pour la tenue des législatives vers la mimars.
«Le mandat de l’actuelle Assemblée expirera fin mai. En vertu de la Constitution, le président peut convoquer le corps électoral trois mois avant expiration du mandat de l’Assemblée précédente. Or, l’actuelle législation aura terminé avec tous les textes de la réforme et de la loi de finances avant le 2 janvier 2012 et la fin de sa session en cours. Quant à la session de printemps, qui commencera réglementairement le 2 mars 2012, elle ne serait dès lors que perte de temps. Il ne faut pas oublier en effet que le président s’était engagé à confier pour la future Assemblée le dossier le plus lourd de ses réformes, la révision constitutionnelle. Ce, avant la fin 2012.
Il faut donc que la prochaine assemblée ait le temps d’installer ses différentes structures avant l’été 2012.» Il ne s’agit nullement d’élections anticipées mais juste avancées, mais dans les limites des délais constitutionnels pour les besoins de l’agenda présidentiel. C’est ce qui explique le mécontentement d’Ould Kablia qui aura sans doute, là, soupçonné «des calculs strictement partisans » chez Ziari, et le parti majoritaire dont il est issu, le FLN. Mais aussi les autres partis de l’Alliance présidentielle, le RND et le MSP qui n’ont raisonnablement aucun intérêt à permettre l’émergence de nouveaux concurrents lors de la prochaine compétition électorale.
K. A.
