«Menaces, pressions et surenchère». Ce sont là quelques-unes des pratiques dénoncées hier par des représentants des formations politiques réunies au sein du «Front national de la sauvegarde de la démocratie». Il s’agit de ce conglomérat de partis qui a décidé de boycotter l’APN et qui est à l’origine de la création d’une assemblée parallèle qu’il désigne de «parlement populaire».
Ces 16 partis, parmi lesquels on retrouve le Front national algérien, le Front du changement, le Parti El Adala, le Rassemblement populaire républicain, ainsi que le Front de l’Algérie nouvelle, partagent comme dénominateur commun, leur contestation des résultats de la dernière élection législative qu’ils n’hésitent pas à qualifier de scrutin entaché «d’irrégularités». Hier, lors d’une conférence de presse tenue au siège du RPR à l’ouest d’Alger, des représentants de ces partis ont dénoncé d’entrée «les intimidations de tous genres» dont ils ont fait l’objet dans le but de les amener, disent-ils, à revoir leur «appréciation» du scrutin du 10 mai. En un mot, de ne plus parler de «fraude».
Des «intimidations» qu’ils ne se limitent pas à dénoncer uniquement auprès de l’opinion publique, mais pour lesquelles ils comptent saisir la justice. C’est non moins «le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qu’ils veulent poursuivre en justice».
Et pour quel motif ? Il se trouve que de l’avis des conférenciers, le même représentant du gouvernement a qualifié les dirigeants des 16 partis contestataires de «singes», dans un entretien qu’il a accordé à un quotidien national. Les partis contestataires envisagent de déposer plainte contre Ould Kablia pour «diffamation» et ce, précisent-ils, dans le cas où «le ministre s’abstiendrait à faire des excuses dans les meilleurs délais».
Les conférenciers ont déploré aussi le fait que leurs activités politiques ne soient plus médiatisées par les médias lourds, l’ENTV en particulier, depuis le jour où ils ont décidé de boycotter la septième législature. Djamel Benabdeslam, le secrétaire général du FAN, indique que «le Front national de la sauvegarde de la démocratie, au sein duquel figure son parti, est en train d’élaborer un livre blanc dans lequel seront mentionnées les différentes formes et pratiques de fraude électorale, ainsi que tous les dépassements de nature politique».
De son coté, Abdelkader Merbah, président du RPR, a estimé que le fait d’interdire à des formations «politiques de jouir de leur droit constitutionnel d’informer sur leurs opinions et leur positions, ne constitue ni plus ni moins qu’une manière de les pousser à sortir dans la rue», a-t-il ajouté en tenant à préciser que pour l’heure, une telle action demeure exclue.