Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales n’a pas voulu se prononcer sur le nombre de listes rejetées tant que l’administration n’a pas tranché.
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, qui a animé hier au siège du Conseil populaire de la ville d’Alger (CPVA) une conférence de presse avec la cérémonie d’installation de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections locales, a parlé des listes de candidatures aux APC et APW rejetées par l’administration. Il a laissé entendre qu’elles étaient nombreuses à ne pas être conformes aux conditions juridiques contenues dans la loi organique portant régime électoral. Daho Ould Kablia n’a pas voulu, néanmoins, donner un chiffre illustrant le volume des rejets.
“Ces rejets sont provisoires tant que les tribunaux administratifs, auprès desquels les partis politiques introduisent des recours, n’ont pas tranché. Je ne peux pas, pour l’heure, avancer des chiffres. Si je dis qu’il y a 50 listes rejetées et que la justice réhabilite 48, on accusera l’administration d’abus”, a-t-il argumenté.
Il a reconnu, dans le sillage, que les services de sécurité vérifient les antécédents des candidats aux élections locales pour s’assurer qu’ils ne possèdent pas de casier judiciaire compromettant leur démarche (appartenance au FIS dissous, activisme dans des groupes armés, comptables de poursuites judiciaires…). Il a attesté, toutefois, que la police consulte ses fichiers pour procéder à ces vérifications, mais n’a pas le droit de convoquer, dans ses locaux, les candidats.
Le membre du gouvernement a livré, en revanche, des statistiques fournies sur le fichier électoral et les formations politiques qui se mettent en lice pour les élections locales du 29 novembre prochain. Ainsi, il a indiqué que le nombre des électeurs a dépassé la barre des 20 620 000 inscrits.
Le nombre a augmenté de quelque 300 000 électeurs, si l’on prend en compte les 520 000 nouveaux inscrits et on leur déduit 230 000 radiés. Daho Ould Kablia, répondant à une question d’un confrère, a confirmé l’inscription des éléments des corps constitués et de la Protection civile en groupe sur les listes électorales. “La loi ne l’interdit pas. Nous avons conclu un accord avec le ministère de la Défense nationale pour ne pas accepter une inscription si le concerné ne présente pas une attestation de radiation de sa commune d’origine”, a-t-il affirmé.
Sur la fetwa, diffusée à Ghardaïa, contre la participation des femmes sur les listes électorales, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales s’est montré catégorique. “Nous appliquerons la loi (sur la promotion de la représentativité des femmes dans les assemblées locales) avec fermeté. Les listes qui ne contiennent pas de candidates seront rejetées.” Jusqu’à présent, 52 partis politiques agréés ont validé leur participation aux élections municipales. 9 177 listes électorales ont été présentées aux APC.
Sur ce plan, le FLN se place en tête de liste en se mettant en compétition dans 1 520 communes sur les 1 541 recensées au niveau national. Le RND le talonne avec 1 477 listes. Le MPA est loin derrière, malgré sa troisième place, avec ses 632 listes. Il est suivi du Parti des travailleurs et du FNA. Le MSP se pointe à la septième place, en marquant sa présence dans 321 municipalités, dépassant de peu le FFS (319 listes). Les derniers du classement n’ont déposé que deux à quatre listes électorales.
“Les nouveaux partis n’ont certainement pas les moyens de présenter davantage de candidats”, a commenté le ministre de l’Intérieur.
Pour les APW, le RND, candidat dans les 48 wilayas, déclasse le FLN dont la liste d’Aïn Defla a été rejetée par l’administration de wilaya. 4 314 lieux de meetings, dont 2 122 salles et 960 places publiques, ont été déterminés par l’État pour les besoins de la campagne électorale.
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a révélé, en outre, que l’État a alloué un budget de 7 milliards de dinars au fonctionnement de la commission nationale indépendante de surveillance des élections locales, installée officiellement hier matin, et à la prise en charge de ses membres (hébergement, restauration, transport, frais de téléphone…). Ces derniers ne percevront, néanmoins, aucune indemnité directe.
S H
