Ce sera donc l’équipe d’Ouyahia qui aura la charge de préparer et d’assurer le déroulement des législatives prévues pour mai prochain. Le ministre de l’Intérieur a effectivement exclu tout changement gouvernemental comme réclamé par certaines formations politiques en prévision de ce rendez-vous électoral.
Daho Ould Kablia a exclu tout remaniement ministériel avant les élections législatives en mai prochain, comme réclamé par une partie de la classe politique.
«Il n’y aura pas de remaniement du gouvernement», avant les élections législatives, a assuré, hier mercredi, le ministre de l’Intérieur rejetant ainsi la demande de l’opposition de désigner un gouvernement de technocrates pour garantir la transparence de ce scrutin.
Le parti Ennahda, le Parti des travailleurs et deux partis islamistes (le MSP et le Front pour la justice et le développement) ont à mainte fois réclamé le départ du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avant l’élection. Ces partis estiment que l’actuel gouvernement n’«est pas en mesure d’organiser un scrutin juste et libre». Un haut responsable du MSP a pour sa part indiqué que son parti avait exhorté Bouteflika «à nommer un gouvernement de technocrates pour superviser les prochaines élections législatives».
Pour couper court à cette polémique, Ahmed Ouyahia sort de son silence et déclare le 6 janivier dernier : «Je reste à mon poste et je ne démissionnerai pas. La décision de démettre le gouvernement revient à celui qui l’a nommé (le chef de l’Etat)».
S’agissant de la demande de report des prochaines élections législatives exprimée par certaines parties, le ministre a répondu par la négative. Il a, à cet effet, rappelé que la convocation du corps électoral relevait des prérogatives du président de la République et intervenait 90 jours avant le rendez-vous électoral prévu, selon lui, quelques jours avant le 17 mai prochain.
Sur un autre volet, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a indiqué que les services de son ministère n’avaient refusé aucun dossier de demande d’agrément de nouveaux partis. «Nous attendons la finalisation des dossiers de certains partis, mais nous n’avons fermé la porte devant aucun parti», a déclaré Ould Kablia, en marge de la présentation et l’examen du projet de loi relatif à la wilaya au Conseil de la nation. «Tous les dossiers seront examinés conformément à la loi», a-t-il ajouté. Le ministère de l’Intérieur avait rendu public, mardi dernier, un communiqué dans lequel il a précisé que dix nouveaux partis politiques avaient été autorisés à tenir leurs congrès constitutifs. Le représentant du gouvernement a, dans ce cadre, rappelé que la loi stipule que l’obtention d’un agrément est conditionnée par la présentation des résultats du congrès constitutif.
Interrogé sur le sort des partis qui ont tenu leurs congrès constitutifs avant la publication du communiqué du ministère, Ould Kablia a fait savoir que «ces partis doivent tenir de nouveaux congrès» après l’obtention des autorisations. Concernant la non-autorisation du Front du changement national (dissident du Mouvement de la société pour la paix – MSP) à tenir son congrès constitutif, le ministre a précisé que les services du ministère «n’ont pas rejeté» le dossier, mais exigé qu’il soit «conforme» à la loi.
S’agissant du parti du Front démocratique (FD), Ould Kablia a souligné que Sid Ahmed Ghozali «n’a soumis aucune demande aux services de son ministère», ajoutant que ces derniers «continuent à recevoir les dossiers de création de nouveau partis». «Il faut prendre le temps nécessaire pour leur examen», a-t-il insisté.
Synthèse A.B