Ould Kablia justifie l’interdiction des marches à Alger,L’alibi du désordre public

Ould Kablia justifie l’interdiction des marches à Alger,L’alibi du désordre public
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«Les marches, ce n’est pas l’état d’urgence mais la loi qui les interdit comme dans tous les pays du monde, y compris dans les pays démocratiques. Les réunions et les manifestations sont régies par des lois». C’est ce qu’a déclaré hier à la presse le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qui s’exprimait en marge de l’ouverture de la session de printemps du Conseil de la nation.

En effet, interrogé sur l’interdiction des marches en dépit de la récente levée de l’état d’urgence, le ministre a indiqué que l’organisation et la tenue de ces dernières, à l’instar «des pays du monde entier, y compris les pays démocratiques, sont régies par des lois». Concernant l’interdiction de la marche à Alger, M. Ould Kablia expliquera qu’elle n’a pas été autorisée pour «des impératifs sécuritaires qui font que la marche crée des désordres que nous ne sommes pas en mesure d’empêcher». Et de préciser que ces «impératifs» touchent aussi bien «la sécurité des marcheurs eux-mêmes» que celle de «la ville contre toute menace terroriste». Soulignant dans ce contexte qu’hormis Alger, «les marches, ainsi que les réunions, ont été autorisées sur l’ensemble du pays». Dans ce contexte, il rappellera que l’état d’urgence a été instauré dans le cadre de la lutte antiterroriste.



Interrogé sur la question de la garde communale, le ministre de l’Intérieur dira «toute la reconnaissance» et «la gratitude» du gouvernement pour «le travail gigantesque qui a été fait par ce corps pour protéger le pays», dans la mesure où ses éléments «étaient à l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme».

S’agissant du devenir de ce corps, M. Ould Kablia a indiqué que «la situation sécuritaire s’étant améliorée, il n’est plus nécessaire de mobiliser un aussi grand nombre de personnes dans ce contexte-là», affirmant que «selon le cas, il a été examiné la possibilité de leur redéploiement ou leur réinsertion».

Le ministre reconnaîtra toutefois «les conditions un peu trop rapides» d’une précédente démarche déjà engagée en faveur de ce corps, soulignant alors que «des solutions, à la hauteur des efforts et sacrifices consentis seront apportées en concertation avec eux sur leur devenir». Répondant à une question relative aux prisons secrètes révélées par le comité des droits de l’homme de l’ONU en 2009, le ministre de l’Intérieur affirmera ne pas avoir connaissance de ces lieux, mais expliquera néanmoins qu’«à partir de la levée de l’état d’urgence pour lequel la loi donnait au ministre de l’Intérieur la faculté de placer des personnes suspectes en internement administratif, cette disposition est levée en même temps que l’état d’urgence». Il ajoutera : «Maintenant, pour interner à titre administratif une personne dont les activités se révèlent dangereuses pour l’Etat, c’est à la justice de trancher».

Par ailleurs, les deux chambres parlementaires (APN et Conseil de la nation) ont procédé respectivement à l’ouverture de leur session de printemps 2011.

Dans leurs discours d’ouverture, les présidents des deux instances qui avaient occulté la situation actuelle du front social tant national qu’international, ont déroulé leurs programmes pour cette nouvelle rentrée.

Ainsi, concernant l’APN qui en est à sa 6e législature, elle aura à examiner plusieurs projets de loi dont notamment celui régissant la profession d’avocat, le projet de loi organique fixant l’organisation, le fonctionnement et la compétence de la Cour suprême, le projet de loi organique modifiant et complétant la loi relative aux compétences, à l’organisation et au fonctionnement du Conseil d’Etat et celui relatif aux assurances sociales, lequel projet modifie et complète le dispositif en vigueur dans ce domaine depuis 1983. En outre, le président de l’APN, Abdelaziz Ziari appellera les élus à contribuer à l’œuvre de stabilité et de cohésion sociale à travers des actions de proximité et de travail local.

RCD et FNA portés absents à l’APN

Deux groupes parlementaires, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Front national algérien (FNA), étaient absents à la cérémonie d’ouverture de la session de printemps 2011 de l’Assemblée populaire nationale (APN). Lors de la séance d’ouverture de la session de printemps du Conseil de la nation, son président Abdelkader Bensalah incitera dans son allocution les députés à s’enquérir des préoccupations des citoyens afin de cerner les problèmes qui entravent les projets de développement.

Notons que l’ouverture du Parlement pour sa session de printemps aura été marquée par le silence du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui s’est abstenu de faire la moindre déclaration aux journalistes qui pourtant l’ont vivement sollicité.

Par Lynda N. Bourebrab