Ould Kablia , gardes communaux: Le bras de fer engagé

Ould Kablia , gardes communaux: Le bras de fer engagé
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Le conflit qui oppose depuis quelques semaines les gardes communaux au ministre de l’Intérieur prend des allures tragiques au regard des derniers développements.D’un côté un ministre qui durcit sa position et hausse le ton et de l’autre des gardes communaux qui n’ont cure des promesses et qui restent sur leurs gardes, prêts à assumer leur action de protestation.

Qu’est-ce qui a bien pu énerver de la sorte hier en début d’après-midi le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, au point de menacer d’exclusion les gardes communaux s’ils continuent à observer leur mouvement de protestation ?



Leur volonté de maintenir le cap ou le fait qu’ils ne croient plus aux promesses du ministre ? De plus est-il logique et moral dans un Etat de droit de recourir à la menace et aux mises en garde à chaque fois que le dialogue achoppe ?

Les gardes communaux recensés à travers tout le pays méritent-ils vraiment un tel «traitement». Interrogé hier sur la suite à donner au mouvement des gardes communaux, Ould Kablia a d’abord qualifié d’«inadmissibles» leurs actions avant de poursuivre : «Nous allons les exclure du corps. Toutes les autorités militaires et civiles sont décidées à considérer les actes menés par les gardes communaux comme des actes d’indiscipline dans un corps de sécurité».

Et d’ajouter : «En ce qui nous concerne, il n’y aura plus de discussions ni de négociations ni de surenchère». Pour étayer ses propos, le ministre a affirmé que la quasi-totalité des gardes communaux – 99 % – avaient «adhéré» selon lui aux mesures déjà prises pour leur régularisation. Parallèlement, le ministre a averti que ceux qui poursuivront leur mouvement de protestation «seront exclus» de ce corps de sécurité.

Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a appelé dimanche dernier, dans un communiqué, les gardes communaux au respect de leurs engagements tels que définis dans leurs statuts, notamment dans l’article 11, qui interdit à ce corps de sécurité le recours à des mouvements collectifs de contestation contraires à l’ordre.

L’article en question stipule qu’«il est formellement interdit aux gardes communaux de recourir à la grève ou à toute forme d’arrêt de travail, et que tout acte collectif, contraire à l’ordre, fera l’objet de sanctions conformément aux dispositions de l’article 112 du code pénal, en tenant compte des peines contenues dans la législation et le règlement en vigueur ainsi que les dispositions statutaires».

Le ministre a indiqué que 11 principales revendications, sur les 14 émises par ce corps de sécurité, avaient déjà trouvé une solution. Daho Ould Kablia avait déclaré le 2 mars dernier, à l’issue d’une rencontre avec une délégation de représentants de ce corps de sécurité, que les revendications étaient «en cours d’étude» et qu’un groupe de travail avait été installé à cet effet.

Ould Kablia avait indiqué également le 20 mars dernier lors d’une séance plénière de l’APN consacrée au projet de code communal que son secteur était en train de prendre en charge les revendications des gardes communaux, notamment en ce qui concerne «la révision de leurs salaires, les indemnités, les heures supplémentaires et le congé annuel (…)

Sur les quelque 100 000 gardes communaux actuellement recensés, les deux tiers seront intégrés à l’Armée nationale populaire (ANP), et le tiers restant sera pris en charge par le ministère de l’Intérieur» avait-t-il assuré. «Nous souhaitons intégrer la majorité des gardes communaux (sur le tiers retenu) au sein de la police communale», avait-t-il dit, expliquant que le président d’APC «aura un pouvoir de police direct sur cette institution».

Mahmoud Tadjer