Ould Kablia coupe court au vœu de «l’opposition», Pas de législatives anticipées

Ould Kablia coupe court au vœu de «l’opposition», Pas de législatives anticipées

C’est une nouvelle déception pour les partis qui ont appelé à des élections anticipées, à l’instar de Louisa Hanoune (PT), Moussa Touati (FNA), Bouguerra Soltani (MSP) et autres. Ces derniers ont déjà reçu la réponse du Président Bouteflika concernant une deuxième lecture des réformes politiques.

Dans une déclaration en marge de la 4e session du Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien réuni hier à Alger, M. Ould Kablia a indiqué que le processus électoral suit son cours normal et qu’il n’y aura pas de législatives anticipées. «Pourquoi anticiper les choses quand elles se déroulent normalement», a-t-il déclaré. Une nouvelle déception pour les partis qui ont appelé à des élections anticipées, à l’instar de Louisa Hanoune (PT), Moussa Touati (FNA), Bouguerra Soltani (MSP) et autres. Ces derniers ont déjà reçu la réponse du Président Bouteflika concernant une deuxième lecture des réformes politiques. Le ministre de l’Intérieur a laissé entendre que les préparatifs suivent leur cours régulier avec l’adoption de toutes les lois-cadres (la loi sur les partis, la loi électorale ainsi que les textes d’application – 30 au total – dont celui du régime électoral) qui sont à la signature chez le président de la République. Toutefois, le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne les réformes. D’ailleurs, hier en Conseil des ministres, le ministre de l’Intérieur a présenté une trentaine de textes d’application de la loi organique portant régime électoral. Il faut savoir que la fin du délai légal pour organiser les élections législatives débute le 17 février et s’achève le 16 mai.

Il faut souligner que l’APN a achevé la validation de six projets de loi relatifs aux réformes politique et que le Conseil de la nation reprendra aujourd’hui ses travaux en plénière consacrée à la présentation, l’examen et le vote de plusieurs projets de loi. Il s’agit des projets de loi organique relatifs aux partis politiques, aux associations et à l’information. C’est du jamais vu, la programmation de textes aussi importants dans une seule plénière, mais on sait que la première chambre du Parlement n’aura qu’a accomplir sa mission «formelle» de validation de ces textes malgré les retouches du FLN au niveau de l’APN. Il est à rappeler que la commission nationale chargée de la préparation des élections législatives a tenu sa première réunion il y a deux semaines. Une commission que préside le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Pour rappel, cette commission est composée de représentants de plusieurs ministères et est constituée de cinq sous-commissions. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a annoncé mercredi 7 décembre depuis Paris une révision de la Constitution pour le second trimestre 2012, sachant que cette révision doit passer par le Parlement issu des prochaines législatives. Il faut dire que les prochaines législatives auront un goût spécial car elles interviennent dans une conjoncture spécifique, avec la montée des islamistes dans la région du Maghreb, notamment en Egypte, Tunisie, Libye et au Maroc. L’Algérie n’est pas isolée, et ses islamistes qui font partie du paysage politique algérien, croient à leurs chances dans la prochaine étape. Mais rien n’est encore acquis avec des partis islamistes dispersés et affaiblis par les crises internes. Dans ce cadre, le président du MSP, Bouguerra Soltani, ne cache pas ses ambitions pour les prochaines élections. Alors que son rival, Abdelmadjid Menasra du parti « El Taghyir» a appelé hier le Président Bouteflika à désigner un nouveau gouvernement qui aura pour mission de préparer les législatives. La direction du FLN, de son côté, semble acharnée pour gagner les prochaines législatives afin d’assurer une majorité parlementaire, avoir le poste de Premier ministre et la main sur la nouvelle Constitution. Il y a également le cas du FFS qui boycotte depuis des années les élections législatives. Il pourrait créer la surprise et participer à ces élections maintenant qu’il a décidé de récupérer ses anciens cadres et de programmer, dès la fin du mois de janvier 2012, une convention nationale sur les échéances électorales.

Cependant, la question de l’agrément de nouvelles formations politiques et leur préparation dans un temps record aux législatives reste un point sensible, d’autant que les partis activants déjà (agréés) ont entamé leur campagne électorale. Dans tous les cas, l’agrément devrait intervenir avant la fin du mois en cours en attendant que le Président Bouteflika convoque le corps électoral.

Par Nacera Chenafi