Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a considéré dimanche dans un entretien avec l’AFP que la récente période de violences était close. «Nous considérons, de notre côté, que la page est tournée», a estimé le ministre après les émeutes qui ont fait 3 morts et près de 800 blessés depuis le 5 janvier.
Il a indiqué qu’«à l’heure actuelle, il y a encore quelques petits incidents à Boumerdès, Béjaïa et Tlemcen mais les choses rentrent dans l’ordre».
Le ministre a souligné que les autorités avaient «commencé à réparer ce qui est réparable, en priorité les écoles et tous les établissements publics» qui sont en contact avec les citoyens, a déclaré le ministre. Il a estimé que les dégâts provoqués par les manifestants étaient «immenses» mais aucune évaluation exhaustive n’est encore faite.
Il a indiqué que les autorités avaient «relâché beaucoup de mineurs avec procès verbal de remise aux parents». Les manifestants «impliqués dans des blessures graves et dans des attaques contre les citoyens relèvent des cours criminelles et seront jugés en flagrant délit», a ajouté le ministre.
M. Ould Kablia a aussi assuré qu’aucun ressortissant étranger vivant en Algérie n’a été victime d’une «agression physique». Nés ou ayant grandi dans les années 90, la décennie de la confrontation entre les forces de sécurité et les islamistes,
les jeunes Algériens qui manifestent sont «extrêmement nihilistes et pessimistes», a jugé le ministre. «C’est une génération différente des précédentes, avec évidemment les mêmes conditions de mal-vivre mais avec une dose de violence plus importante née dans la décennie 90», analyse M. Ould Kablia. Interrogé sur le rôle de dirigeants islamistes dans ces manifestations, le ministre a estimé qu’«ils ont échoué totalement dans leur tentative de récupérer» le mouvement.
Khaled Haddag