L’échange d’informations est l’un des moyens préconisés par l’Algérie pour lutter contre l’infiltration des groupes terroristes.
Le 36e Congrès des directeurs généraux de police et de sécurité arabes s’est tenu hier à Alger à huis clos et sans la présence de la Libye, de la Syrie et de la Mauritanie. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, ainsi que du secrétaire général du Conseil des ministres arabes, Mohamed Ben Ali Koman, et la présidente d’Interpol, Mireille Ballestrazzi. Les responsables arabes ont axé leurs travaux sur le crime organisé, le trafic des stupéfiants et d’armes, l’immigration clandestine et le terrorisme ainsi que la cybercriminalité.
Selon les observateurs, ces responsables vont échanger leur expérience dans le domaine du maintien de l’ordre afin de maîtriser les foules. Se trouvant en première ligne face aux manifestants, la police devient le symbole de l’oppression. Pour la concrétisation des stratégies de la police, des plans d’exécution, des codes et des lois-types et d’orientation relatifs aux différents aspects de coopération sécuritaire arabe ont été adoptés.
Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a appelé à accorder l’importance nécessaire à la sécurisation des frontières à travers une coopération entre les pays arabes afin d’empêcher les infiltrations de réseaux terroristes. Le ministre a souligné que la sécurisation des frontières permet aussi de lutter contre le commerce illicite des armes, les narcotrafiquants, l’immigration clandestine et la contrebande. «Il faut accorder l’importance voulue à la sécurisation et à la surveillance des frontières à travers une coopération et une coordination efficaces entre les pays en procédant à des échanges d’informations afin d’éviter l’infiltration des frontières par les réseaux terroristes, du crime organisé et transnational», a indiqué Ould Kablia.
La corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sont donc préoccupants et Ould Kablia aspire à tarir les sources de financement de ces crimes. Il considère que la sécurité et la stabilité demeurent des conditions fondamentales pour le développement économique et social dans tous les pays.
Ould Kablia a relevé que ce congrès coïncide avec les «profondes mutations» que connaissent les pays arabes, notamment sur le plan sécuritaire, d’où la nécessité, a-t-il recommandé, de prendre des mesures efficaces à même de préserver la sécurité des Etats, leur intégrité territoriale et satisfaire aussi aux revendications légitimes des peuples. Le ministre a également appelé à préserver les droits de l’homme. En plus des autres crimes qui constituent une préoccupation pour l’ensemble des pays, Ould Kablia a estimé que la cybercriminalité est devenue un des défis auxquels il faut faire face avec rigueur compte tenu des dangers qu’il présente pour les personnes, la société et la sécurité des Etats et leurs économies.
En ce sens, il a indiqué que la situation actuelle exige des mesures urgentes et efficaces pour lutter contre cette nouvelle forme de criminalité, mettant ainsi l’accent sur le parachèvement de la stratégie arabe de lutte contre ce fléau, laquelle stratégie complètera et consolidera la Convention arabe de lutte contre la cybercriminalité de 2010.
Considérant que la sécurité et la stabilité demeurent des «conditions fondamentale» pour le développement économique et social dans tous les pays, Ould Kablia a appelé à la conjugaison des efforts de tous et à une coopération régionale et internationale «concrète» pour «lutter et traquer» les criminels où qu’ils se trouvent pour les «empêcher d’infiltrer les frontières».
Ould Kablia a rappelé que ce congrès coïncide avec la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie, marqué par les réformes politiques initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.