Ould Abbès, ministre de la Santé «Nous allons mettre de l’ordre dans le secteur privé»

Une enquête menée dans 109 centres d’hémodialyse a abouti à 46 blâmes, 11 avertissements et 3 fermetures.

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a annoncé l’affectation prochaine de 2 666 médecins spécialistes dans les hôpitaux pour combler le déficit en la matière avec la priorité pour certaines spécialités, notamment la radiologie et la gynécologie. Il s’exprimait hier depuis Tizi Ouzou, en marge d’une visite inaugurale d’une nouvelle imagerie à résonance magnétique au niveau du CHU Nedir-Mohamed. Il a précisé avoir formulé la demande de formation des médecins spécialistes selon les besoins de ce qu’il a appelé «formation à la carte».

Abordant la pénurie de médicaments, il a déclaré que certains hôpitaux gardent les médicaments sans les utiliser jusqu’à leur péremption, citant l’exemple des 75 000 doses d’adrénaline périmées au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux alors que celle-ci manque dans certains hôpitaux, comme il a eu à le constater au niveau de l’hôpital Nefissa Hamoud (ex-Parnet, Alger), mettant en cause les prévisions dans ces mêmes hôpitaux. Dans ce sillage, il a annoncé le regroupement de tous les pharmaciens et pharmaciennes des hôpitaux au courant de cette semaine pour mettre les choses au point, précisant qu’ils ont besoin d’une formation plus poussée pour gérer les pharmacies des établissements hospitaliers. Néanmoins, il a reconnu que d’autres pénuries de médicaments sont certes dues aux agissements des lobbies dans le circuit de l’importation et de la distribution, mais aussi à cause des fuites, évoquant le problème de manque d’antirétroviraux contre le sida à l’ouest du pays. Selon lui, «ils partent ailleurs», c’est-à-dire en dehors des frontières, selon les conclusions de l’enquête menée par son département, tout en s’interrogeant pourquoi cette pénurie n’est pas ressentie au centre du pays. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a écarté toute éventualité de reprise de protestation chez les médecins résidents, soutenant avoir pris en charge toutes les doléances de cette catégorie de médecins, notamment le statut qui a été promulgué dans les délais promis. Il réitérera que le problème relatif au service civil a été tranché, tout en affichant sa disponibilité pour débattre d’autres revendications des résidents. Abordant les équipements médicaux inutilisés dans les hôpitaux dont l’enquête menée par son département a révélé que leur coût est de 300 milliards de centimes, il promet de les réaffecter au profit des établissements qui sont dans le besoin, notamment des équipements d’ophtalmologie, selon les précisions fournies par M. Ould Abbès. A la question sur la gestion du secteur privé de la Santé, il a révélé qu’une enquête menée dans 109 centres d’hémodialyse a abouti à 46 blâmes, 11 avertissements et 3 fermetures. Pour le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, l’heure est à la réorganisation du secteur privé qui sera la prochaine étape prise en charge par son département après la santé publique.

ParH Messir