Le Centre des cancéreux de la wilaya d’Oran fonctionne depuis un mois sans scanner
Les pièces de rechange des appareils entrant dans le traitement du cancer seront importées en urgence.
«Vous ouvrez une enquête, au nom du Gouvernement, sur la catastrophe de l’IRM pour lequel nous avons déboursé 15 milliards de centimes sans qu’il ne soit monté». Telle a été la première déclaration qui a été faite par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, qui est revenu lors de la visite qu’il a rendue hier à Oran, sur les difficultés de soins aux cancéreux.
Djamel Ould Abbès, tout en se montrant très au fait des événements connus par son secteur, n’a pas été avare en déclarations, encore moins en recommandations. Le tout a été ponctué d’un sévère réquisitoire, notamment contre la gestion locale, les mécanismes et les modalités observés quant à l’acquisition, en urgence, des appareils de soins.

D’autant que ceux-ci doivent être, à la faveur des innovantes technologies, renouvelés. Le contraire s’est produit dans la wilaya d’Oran: certains appareils payés rubis sur l’ongle ne fonctionnent toujours pas. C’est le cas de l’IRM (imagerie à résonance magnétique) importé au profit de l’EHU d’Oran (Etablissement hospitalo-universitaire) pour la bagatelle de 15 milliards de centimes. Celui-ci n’a pas fonctionné depuis qu’il a été archivé, parce que défectueux après un mauvais transport. Ce qui semble gêner plus le ministre est cette pénurie récurrente de la pièce de rechange des appareillages médicaux qui, par voie de conséquence, pénalise les malades et retarde leur réparation.
Plusieurs paramètres s’associent dans ces retards, en premier lieu les formalités administratives.
Plus jamais de lettres de crédit, les pièces de rechange doivent être importées en urgence. «On ne s’amuse pas avec le cancer», lancera le ministre. En somme, toutes les déclarations faites par le premier responsable de la santé des Algériens sont plus que révélatrices du mal profond subi quotidiennement par les malades.
Les patients de la partie Ouest du pays, en particulier ceux d’Oran, sont tous unanimes à dire que la santé est véritablement malade. En plus de la disette notable des médicaments, les équipements continuent à faire défaut. Le Centre des cancéreux de la wilaya d’Oran fonctionne depuis un mois sans scanner de traçage des points caverneux à traiter. Les malades sont encore appelés à patienter.
La présidente de la commission médicale auprès de l’Association d’aide aux enfants cancéreux, le Dr Fahim, a jeté un véritable pavé dans la mare en déclarant que les personnes atteintes de la pathologie mortelle sont en hausse constante, notamment dans le milieu infantile.
«Nous avons recensé 22 nouveaux cas le mois passé», a-t-il indiqué avant d’ajouter amèrement que «l’année passée a été catastrophique puisque le centre d’Oran a enregistré 40 décès, tous emportés par le cancer».
La prévalence des décès est la même cette année. Aux derniers bilans, 25 autres enfants ont perdu la vie des suites des grandes douleurs causées par le cancer. «C’est un nombre excessif», a déploré le Dr Fahim. Sur un autre registre, le ministre est revenu sur les importations des médicaments dont les coûts sont estimés annuellement à quelque 900 milliards de centimes.