Ould Abbés à propos de la grève du SNPSSP «Ils cherchent à retrouver leurs privilèges»

Ould Abbés à propos de la grève du SNPSSP «Ils cherchent à retrouver leurs privilèges»

Le ministre compte ponctionner 5 jours de salaire aux grévistes et relever de leurs fonctions les chefs de service en grève car ils ont failli à leur devoir envers les citoyens.

Le ministre de la Santé Djamal Ould Abbès n’a pas été tendre envers le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp). «Ce syndicat est en train d’essayer de pourrir la situation pour exister et ainsi récupérer les privilèges qu’ont leur a enlevés», c’est du moins ce qu’a révélé hier à l’hôpital Nafisa-Hamoud d’Hussein Dey, Djamal Ould Abbès en marge de l’inauguration du nouveau service d’insémination. Djamal Ould Abbès va même jusqu’à révéler de quels privilèges il s’agissait. «Vous trouvez normal que des membres de ce syndicat partent plus de quatre fois à la Mecque en faisant partie de la délégation médicale?», s’interroge le ministre. «Eh bien moi non, il faut laisser la place aux autres. C’est pour cela que j’ai décidé de sévir et de réorganiser ces délégations médicales, ce qui a fait des mécontents…», ajoute le ministre avec un sourire qui en dit long sur les agissements auxquelles il avait mis fin… Ould Abbès,k qui ne veut pas enfler la polémique avec ce syndicat, refuse d’en dire plus mais parle globalement des oeuvres sociales dont les membres du Snpssp profitent «largement» des avantages. «Le fait d’avoir remis de l’ordre ne leur a pas du tout plu car ils n’ont plus les mêmes pouvoirs…», précise t-il. Ould Abbès a donc assené ses vérités concernant les membres du Snpssp. «Tous les syndicats ont été satisfaits par ce que nous avons réussi à leur obtenir. Sauf un qui est toujours le même, à savoir le Snpssp», assure-t-il. «Comment peut-on expliquer cela? Surtout que c’est toujours le même qui chercher à créer des problèmes», prend-il à témoin l’opinion publique qui est apte à en juger. «Il y a quelque chose qui se cache derrière ces tentatives de pourrissements vue que nous leur avons donné satisfactions à toutes leurs revendications. Les augmentations conséquentes de salaire en sont la meilleure preuve», argumente-t-il en prenant à témoin des praticiens spécialistes de santé publique présents sur les lieux et qui n’étaient pas en grève. Dans ce contexte, Ould Abbès a mis en garde le Snpssp contre cette «grève que la justice a jugée illégale». Il a ainsi décidé de sanctionner sévèrement. «Je n’ai pas l’habitude d’effectuer des ponctions sur salaires mais comme le stipule la loi les trois jours de grève seront prélevés du salaire, cela en plus des 2 jours de week-end qui saute automatiquement», prévient-t-il. «Je ne trouve pas normal que ces médecins qui ne travaillent pas pendant 5 jours et prennent en otage les patients soient payés pour leur bon services», souligne-t-il. «Les chefs de service qui ont participé à cette grève et qui ont un devoir de réserve vont quand à eux être relevés de leurs fonctions. Il ne deviendront plus chefs de service mais simples médecins», poursuit-il. Pour ce qui est du taux de suivi de la grève, le ministre met le mot «grève» entre guillemet, estimant qu’il est trop fort pour ce petit mouvement de médecins mécontents de perdre leurs privilèges. «Cette grève ne nous inquiète guère car elle n’a pas été suivie. Regardez ici, à Parnet, il n’y a aucun médecin en grève. Même les équipes que j’ai dépêchées ce matin ne m’ont signalé que quelques petites perturbations mais qui n’affectent en rien le bon fonctionnement des établissements sanitaires, «D’ailleurs, dans certaines wilayas on m’a signalé des taux de suivi de 0%», rétorque-t-il, comme un coup de grâce donné à la crédibilité de cette grève. De son côté, le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp) parle d’un taux de suivi de plus de 76%. «Nous sommes fiers d’annoncer que l’appel à la grève que notre syndicat a lancé a été suivi à plus de 76%», a annoncé Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) lors d’un point de presse qu’il a tenu hier au siège du syndicat, à Hussein- Dey (Alger). Le Dr. Yousfi estime que ce taux de suivi démontrent la «détermination des médecins affilés au Snpssp, qui ne sont pas près d’abdiquer». «Les EPH sont les plus touchés par cette grève car la représentativité des médecins spécialistes de la santé publique y est plus grande que dans les CHU», atteste le Dr. Yousfi. Il parle même d’un taux de suivi de 100% à Bouira et Tiaret. «Nous avons paralysé les hôpitaux de ces deux villes», dit-il fièrement…! La guerre de la communication a donc commencé entre les deux parties qui annoncent des taux de suivis complètement opposés.

Alors qui croire? En tout cas, à voir les hôpitaux de la capitale fonctionner normalement, la balance penche plutôt pour Ould Abbès. Et ces révélations prennent ainsi plus de valeur…Toutefois, cela ne change rien: les malades sont les seuls perdants…