Une enquête dirigée vers les distributeurs de médicaments a été lancée jeudi par le ministre de la Santé Djamel Ould Abbas pour mettre un terme à la spéculation dans le secteur de la santé.
«30 inspecteurs ont été chargés d’enquêter sur les dispensateurs de produits pharmaceutiques qui stockent des quantités importantes de médicaments en attente d’une éventuelle pénurie, pour imposer leurs tarifs et s’enrichissent par là même sur le dos des malades», a annoncé M. Ould Abbas jeudi lors d’une séance de questions orales au Conseil de la nation.
Il annonça également sa décision de mettre un terme à la pénurie de médicaments au plus tard fin avril, grâce à la pharmacie centrale des hôpitaux qui pourra désormais négocier directement avec les fournisseurs. Le ministère de la santé compte dorénavant importer les médicaments de base qui jusqu’ici ont été écartés de la liste des laboratoires pharmaceutiques.
Pour veiller à la disponibilité permanente de certains médicaments et réactifs dit de «basse nécessité», le ministère a puisé dans son budget consacré à l’importation des produits sanitaires et promet aux malades de consacrer les discussions des prochains jours à trouver une solution au manque de médicaments.
Le premier responsable du secteur est revenu sur les programmes signés entre son ministère et 69 opérateurs pharmaceutiques en novembre dernier qui étaient destinés à enrayer la pénurie de médicaments et qui jusque-là n’ont pas été respectés. Dans ce sillage, il qualifiera d’inadmissibles ces «crimes» contre les patients. Le ministre de la santé s’est exprimé sur sa décision de suspendre 46 directeurs d’hôpitaux qui n’ont pas formulé leurs besoins de médicaments dans les délais nécessaires et qui ont mis en danger de nombreux patients.
Il les a traité d’«incompétents» et leur a demandé de céder leur place à des responsables plus efficaces, capables de faire des préventions et d’administrer les soins nécessaires aux malades au moment voulu.
Sur un autre volet, le ministre de la santé reviendra sur le cancer du sein et de l’utérus qui représente 40% des cancers en Algérie et a mentionné qu’un budget conséquent a été débloqué pour la prise en charge de cette maladie.
Une part importante de ce financement a aussi été consacrée à la formation médicale pour le traitement des cancers et la disponibilité des médicaments. Des centres de soins adaptés avec des équipes spécialisées dans le traitement du cancer ont été ouverts dans différentes wilayas du pays et d’autres établissements sont en cours de réalisation afin de répondre à la demande croissante.
S’agissant de la généralisation de l’utilisation des mammographies dans le dépistage du cancer, M. Ould Abbas mettra en garde contre les risques liés à cette technique. Cette technique, rappelle-t-il, nécessite une maîtrise parfaite avec une minutie dans son utilisation pour éviter les risques qui y sont liés.
C. L.