Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, persiste et signe.
«Il n’y a pas de pénurie de médicaments», a-t-il déclaré hier lors de la présentation au niveau de son département du programme de prévention pour la période estivale.
Il reconnaît toutefois la sérieuse question de rupture des stocks au niveau des pharmacies et des hôpitaux qu’il impute aux problèmes de distribution.
«La politique du médicament engage tout le gouvernement», explique d’emblée le ministre, qui rappelle qu’une enveloppe de 10 milliards de dinars a d’ores et déjà été débloquée pour pallier la pénurie de certains médicaments et l’achat «dans l’immédiat» des médicaments encore manquants.
«Il n’y a pas de pénurie de médicaments», réitère-t-il, avant de rappeler sa stratégie pour mettre un terme à ce problème qui n’a que trop duré. «Au lendemain de ma nomination, j’ai établi une liste des médicaments manquants sur instruction du Premier ministre.
Une liste de 120 produits qu’on a pu ramener à 40», réaffirme M. Ould Abbas. En collaboration également avec le ministère des Finances, les banques, tel le CPA, seront mises à contribution pour l’approvisionnement de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) qui en a fait la demande et évoqué «ses problèmes d’argent».
Interrogé sur la rupture des stocks de médicaments dans les officines et les hôpitaux, le ministre reconnaît l’existence d’un problème de distribution.
«Il y a certes un problème de distribution mais nous allons pallier cela», rassure le ministre, qui exhorte en même temps les hôpitaux à communiquer leurs besoins en matière de médicaments pour qu’ils soient approvisionnés au plus tard en novembre.
Le premier responsable de la santé rassure également quant à la disponibilité de tous les vaccins, notamment ceux destinés aux hadjis, «disponibles depuis le 15 juillet», ou encore les vaccins antiscorpioniques dont il existe, selon lui, un surplus.
Pour M. Ould Abbas, la santé est une stratégie qui relève de la sécurité nationale. Il évoquera dans ce registre la politique de l’Etat qui vise à réduire par exemple la dépendance en matière de médicaments (2 milliards de dollars d’importation en 2009), en encourageant la production nationale dans le cadre de la nouvelle politique de santé.
A ce titre, il affirmera que la priorité sera donnée aux investisseurs locaux aussi bien privés que nationaux, «comme Saidal». «Il n’y aura plus d’import-import», s’emporte le ministre, qui exige des importateurs à investir dans la production même avec des partenaires étrangers mais «pas dans le conditionnement seulement», précise-t-il.
Un dispositif de prévention pour la saison estivale 2010
Peu avant l’intervention du ministre, le professeur Mesbah, responsable de la direction de la prévention au niveau du ministère, a présenté un exposé détaillé du dispositif de prévention pour la saison estivale 2010 qui englobe également la période de Ramadhan.
Chiffres et textes réglementaires à l’appui (protection du consommateur, protection et promotion de la santé, loi relative à l’eau…), M. Mesbah s’est étalé sur la situation épidémiologique concernant notamment les maladies à transmission hydrique (MTH), les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ainsi que les envenimations scorpioniques.
Un état des lieux sur les MTH, les intoxication alimentaires, les accidents de la route ainsi que les envenimations scorpioniques, considérées comme des accidents, a été présenté, en sus du dispositif organisationnel mis en place par l’Etat et ses différents axes d’intervention, ainsi que les dispositions particulières prises à cet effet dans le cadre d’un travail multisectoriel (santé, intérieur, commerce, wilayas…), dont le point focal est le ministère de la Santé. Il s’agira surtout, rappelle
M. Ould Abbas, de sévir. «Nous avons pris des décisions fermes et des dispositions contre les délinquants qui mettent en danger la vie des citoyens», tonne-t-il, rappelant le cas d’intoxication alimentaire survenu l’année dernière à Sétif.
Ainsi, les produits alimentaires seront rigoureusement contrôlés, en plus de la surveillance épidémiologique des eaux. Pour ce qui est des envenimations scorpioniques, M. Ould Abbas affirme que 50 000 doses de vaccins ont été distribuées aux structures concernées, alors que 30 000 autres seront disponibles bientôt.
S. M