Les piqûres de scorpion sont devenues un vrai problème de santé publique dans les wilayas du sud algérien.
«La prévention, c’est essentiellement la sensibilisation des populations contre le danger que constituent les détritus de maçonnerie, les amas de pierre ou d’ordures ménagères, qui offrent aux scorpions des gîtes, proches ou à l’intérieur des habitations», a déclaré le DSP de Ouargla. Parallèlement aux mesures de nettoyage des cités et quartiers ainsi préconisées, la DSP se propose de prendre part, comme lors des années précédentes, à la vaste campagne de ramassage du dangereux arachnide à travers toutes les localités du Sud algérien.
«Les associations de jeunes et les particuliers qui participent à la collecte sont rémunérés à raison de 50 DA pour chaque insecte adulte ramassé, et ce, grâce à une cagnotte d’un million de dinars mise à la disposition de chaque wilaya concernée», a encore souligné le DSP. Le produit de la collecte est envoyé à l’Institut Pasteur d’Alger pour la préparation du sérum antivenin, l’excédent étant incinéré.
«Cette éradication physique diminue réellement l’incidence des piqûres», a estimé M. Mouad, qui déconseille l’utilisation des pesticides du type DDT et autres insecticides, au regard des effets secondaires dangereux de ces produits pour la santé, notamment des enfants en bas âge.
La domestication des prédateurs du scorpion s’avère également être une mesure efficace contre la prolifération de l’arachnide à l’intérieur des domiciles, a-t-on encore appris.
Les prédateurs naturels du scorpion sont le fennec, le hérisson, le chat, la dinde et le poulet. La généralisation de l’éclairage public et le revêtement de murs en faïence constituent également des mesures dissuasives car le scorpion dépourvu de paupières évolue dans l’obscurité et a besoin de reliefs rugueux pour grimper le long des murs.
Sur le plan des mesures curatives, le DSP indique qu’à côté des hôpitaux, dispensaires et centres de santé, il existe dans les régions isolées (telles que Sidi Khouiled et N’goussa) des unités légères d’urgence où, dès le mois de mai, des infirmiers de garde administrent le sérum antivenin aux victimes de piqûres avant de les évacuer vers le point médicalisé le plus proche, où ils sont placés en observation durant 6 heures. Pour un meilleur pronostic, la victime doit être prise en charge le plus tôt possible dans les trois heures qui suivent la piqûre. Les personnes les plus vulnérables aux piqûres de scorpions restent les enfants et les personnes âgées. Parmi les 30 000 familles de scorpions recensées, les espèces du Sahara appartiennent aux plus dangereuses.
Il s’agit essentiellement de Androctonus australis et Androctonus mauretanicus, dont le venin, très puissant, s’attaque en quelques secondes au système nerveux central. Durant l’année 2011, la wilaya de Ouargla a enregistré 10 décès sur 3 000 personnes envenimées.
R. L. / APS