Comment peut-on concevoir que dans un pays qui produit 30% de la capacité mondiale en gaz naturel puisse avoir une crise récurrente et trouver des difficultés pour approvisionner certaines agglomérations et contrées en bonbonnes de gaz butane alors qu’elles sont très proches des puits et gisements d’hydrocarbures entre autre le gaz naturel ? Ceci serait il du à une mauvaise gestion, une méconnaissance des outils de gestion ou bien carrément une carence grave dans la planification du secteur.
Un système politique obsolète peut il gérer un pays comme l’Algérie ?
Faut il qu’un peuple crève de froid dans un pays qui est très riche en gaz et où dans certaines régions reculées du pays, ce produit essentiel est inexistant depuis l’indépendance du pays à ce jour. Tout compte fait, on devient la risée du monde entier, quand on voit qu’après cinquante ans d’indépendance du pays et où ces richesses existent en quantités plus que suffisantes , le citoyen algérien coure toujours après la bonbonne de gaz qui se fait rare et surtout durant l’année 2012 où la bonbonne a atteint des prix exorbitants dépassant l’entendement alors que dans certains pays qui n’ont pas cette richesse et qui sont approvisionnés par l’Algérie ne vivent pas le calvaire que vit le concitoyen algérien comme le dit si bien l’adage algérien de nos aïeux « DJAZAR OUA YATAACHA BI LAFT » ( Le boucher qui se nourrit de navet) . Selon certains détracteurs et fauteurs de troubles qui diffusèrent cette mauvaise rumeur qui dit que le gaz algérien vendu à l’Egypte est revendu par cette dernière à Israël. Devant ce constat amer, il ya lieu de se poser une multitude de questions et plus précisément cette question si pertinente qui est celle de savoir où va le gaz algérien ?
Est-ce que cela est du à une mauvaise gestion des ressources du pays par les pouvoirs publics , d’une méconnaissance de l’utilisation des outils de gestion ou bien carrément une carence grave dans la planification des objectifs et la prévision des mesures d’accompagnement des unités de production. Selon certains experts et spécialistes de la branche, ils imputent ce disfonctionnement et cette carence à nos dirigeants qui ne se soucient guère des déboires que le peuple algérien endure ni même ses revendications ni même de la galère dans laquelle il vit et qui le mènera inéluctablement au gouffre si l’on ne revoit pas la politique économique du pays car nous vivons dans un système hybride qui ne pourra pas nous sortir de l’ornière.
Il est à signaler à titre d’exemple que l’Algérie produit en moyenne 85 milliards de m3 de gaz naturel dont une quantité de 55 milliards de m3 est exporté vers les pays européens pour la plupart d’entre eux alors que les 30 milliards de m3 restants sont réservés pour la consommation nationale à savoir la production d’électricité. Donc le problème qui se pose n’est pas la production en gaz car cette production suffit largement à subvenir aux besoins des citoyens algériens mais ce qui nous manque vraiment dans notre pays c’est le sérieux dans la gestion et surtout une bonne planification qui avant de s’aventurer dans la réalisation de quelque projet quel qu’il soit, c’est de faire des études de réalisation sérieuses par des bureaux d’étude de renommée mondiale pour faire une analyse complète et prévoir tous les accompagnements qui suivent avec ce projet comme à titre d’exemple le cas du problème de la bouteille de gaz butane.
Le problème, c’est que l’Etat ne s’est préoccupé que par la production à outrance sans se préoccuper du problème des centres d’enfutage et surtout des canalisations qui devaient approvisionner l’ensemble du territoire national et plus précisément les zones déshérités de l’Est algérien qui souffrent le martyre depuis la nuit des temps. Par ailleurs, l’Etat ne s’est contenté que des centres d’enfutage qu’il a hérité du colonisateur et qui étaient très réduits sans se soucier de prévoir d’éventuelles nouvelles autres constructions de centres d’enfutage pour cerner vraiment le problème et ne pas laisser le problème s’amplifier davantage qui pourrait créer de très graves troubles à savoir manifestations, émeutes etc.
A l’avenir et ceci est du au laxisme et à l’incompétence des responsables chargés du secteur et surtout des pouvoirs publics qui ont le pouvoir de décision. L’Etat n’avait pas prévu la planification et la prévision d’autres centres d’enfutage qui vont en parallèle avec l’augmentation de la production d’où un déséquilibre concernant la mise en place d’infrastructures pouvant répondre aux exigences d’une population qui s’accroit d’année en année. Cependant un autre problème est à signaler que les centres d’enfutage existants et qui se trouvent dans les zones pétrolières comme par exemple à Hassi Messaoud et Hassi R’mel ainsi que dans d’autres emplacements ne sont nullement contrôlés alors qu’ils devraient l’être et d’une façon plus régulière et c’est cela la vraie gestion.
20% de notre production en gaz est exportée vers l’Europe
Il est à signaler que 20% de notre production en gaz est exportée vers l’Europe et donc l’Algérie occupe la 3ème place en matière d’exportation et elle peut à l’avenir atteindre la 2ème place.
A titre indicatif, les responsables algériens ont essayé de conclure des accords avec deux entreprises pétrolières étrangères, malheureusement ils ne purent se mettre d’accord et ce fut le fiasco. Par ailleurs et dans le même contexte mais dans un autre volet à savoir dans le domaine de l’énergie électrique qui fait énormément défaut alors que l’Algérie est un pays qui est très riche en ressources énergétiques comme les hydrocarbures et surtout l’énergie solaire étant donné que nous avons un climat des plus favorables dans le monde du fait que nous avons du soleil durant presque toute l’année contrairement à la quasi-totalité des pays européens qui ont un soleil maladif et donc nous pouvons répondre aisément aux besoins des citoyens algériens en matière d’énergie électrique malheureusement ce n’est pas le cas car dans la majeure partie des contrées du pays, ces dernières subissent des coupures d’électricité récurrentes ce qui cause beaucoup de désagréments aux populations du fait que ces coupures électriques endommagent tous leurs produits électroménagers et électroniques.
Selon certains spécialistes de la question en faisant la comparaison entre l’Algérie et la Suisse en matière de consommation électrique, il leur a été donné de constater que l’Algérie avec une population qui est presque 05 fois plus supérieure à la Suisse à savoir plus de 30 millions d’habitants ne consomme que 06 mégawatts alors que la Suisse avec une population inférieure à savoir 07 millions d’habitants consomme plus de 08 mégawatts. A cet effet, nous pouvons conclure et dire que l’Algérie n’est pas pauvre en richesse matérielle mais en richesse intellectuelle compétente et nationaliste pour gérer à bien les richesses du pays. La seule solution pour remédier à cette crise de bonbonne de gaz butane est de construire en nombre suffisant des centres d’enfutage qui prendront beaucoup de temps, malheureusement le citoyen souffrira encore quelques temps pour pouvoir revivre normalement.
BENYAHIA EL HOUCINE