Les premiers initiateurs de l’exploitation du gaz de schiste c’est bien les USA. Cette puissance économique présente des caractéristiques particulières par rapport aux autres pays.
Le sous-sol appartient au propriétaire du sol. De ce fait, c’est à lui que reviennent les revenus de l’exploitation.
Il est donc beaucoup plus facile, soit de vendre très cher son terrain à une société qui exploite le gaz, soit d’investir lui-même en faisant forer un ou plusieurs puits sur sa propriété et vendre lui-même son gaz. Donc, les frustrations avec les citoyens sont moindres même avec les inconvénients de la fracturation hydraulique. Les USA permettent effectivement de résorber le chômage du fait que les prévisions des forages seraient de 500 000 puits, sachant bien que les puits s’épuisant vite et leur rentabilité est compromise. En plus, l’exploitation du gaz de schiste s’explique par une guerre économique contre la Russie et l’Iran.
Cela vaut la peine que les investissements de cette super puissance soient effectués sans assurer un rendement conséquent sur un projet de gaz de Schiste, et ceci pour des raisons purement géostratégiques. Dans le cas d’une guerre militaire les pertes matérielles et humaines seraient plus importantes qu’une guerre économique et l’Algérie risque d’être entrainée et éclaboussée par cette politique d’autant plus qu’actuellement, il y a des doutes sur la maturité scientifique de cette technologie et en particulier la fracturation hydraulique. Actuellement le marché est inondé par le gaz conventionnel et non conventionnel, donc même si les conditions techniques et scientifiques sont réunies, il n’est pas conseiller de rentrer dans une concurrence déloyale et l’Algérie n’a pas les moyens financiers qui caractérisent l’envergure politique des grandes puissances.
Sur l’aspect économique, un forage vertical coûte de l’ordre de 300.000 à 1 million € en fonction de la profondeur alors qu’un forage horizontal coûte entre 4 et 8 millions €.
Sans aborder les installations de surface et le réseau de collectes qui portera préjudice à tout projet agricole éventuel. Les compagnies gazières pratiquent la fuite en avant pour rentabiliser leurs investissements, maintenir leur production et rembourser leurs dettes dans un contexte de baisse du prix de l’énergie qui rend les nouveaux forages moins rentables. Si les USA fortes de leur capacité financière perdraient 1000 milliards de dollars dans ce type d’investissement, ils peuvent combler ce déficit ; par contre une perte de l’Algérie de 100 milliards de dollars, les conséquences seraient catastrophiques.
Les pertes subies par les multinationales «lobbies» seront récupérés chez les pays émergents et les pays pauvres pour profiter de cadres juridiques et législatifs moins contraignants et les USA seraient gagnants politiquement vis-à-vis de ses adversaires. Au début 2012, deux consultants américains ont tirés la sonnette d’alarme dans PetroleumReview qui est la principale revue de l’industrie pétrolière britannique. Ils confirment que la fracturation hydraulique n’a pas seulement des effets sur l’environnement, elle pose aussi un problème strictement économique, puisqu’elle génère une production à très faible durée de vie d’où leur rentabilité est faible. Dans la revue «Nature», un ancien conseiller scientifique du gouvernement britannique, David King, souligne que le rendement d’un puits de gaz de schiste décroche de 60 à 90 % au terme de sa première année d’exploitation. Une chute aussi brutale rend évidemment illusoire tout objectif de rentabilité.
Dès qu’un forage s’épuise, les opérateurs doivent à toute vitesse en creuser d’autres pour maintenir leur niveau de production et rembourser leurs dettes. Le Géologue Arthur Berman ayant travaillé pour Amoco (avant sa fusion avec BP), se dit lui-même surpris par le rythme « incroyablement élevé» de l’épuisement des gisements. Pour s’assurer des résultats stables, les exploitants vont devoir forer presque mille puits supplémentaires chaque année sur le même site. Soit une dépense de 10 à 12 milliards de dollars par an, sans parler des nombreux forages horizontaux à partir d’un forage vertical. Il n’est pas exclu néanmoins que plusieurs grosses compagnies pétrolières se sont retrouvées confrontées simultanément à une même débâcle financière. Sur l’aspect technique, les chercheurs ont publiés récemment en 2014 que sur plus de 113 puits en Pennsylvanie et au Texas, ils ont pu déterminer 8 puits qui présenteraient des problèmes d’étanchéité, d’où vient le gaz naturel trouvé dans l’eau des robinets des nappes aquifères. Selon eux, celui-ci provient bien de défauts dans le ciment, mais aucun de ces problèmes n’était lié aux activités de fracturation elle-même. Un rappel sur la loi des hydrocarbures à l’époque de Chakib Khalil, il a fallu le Président Chavez et quelques parties politiques pour son abolition. Rappelons également le nucléaire proposé par Sarkozy lors de sa visite officielle en Algérie. A en croire que les lobbies ne nous lâcherons jamais et maintenant, ceux-ci nous proposent d’aller vers le gaz de schiste.
L’autoritarisme de nos gouvernants s’est traduit par la coupure du cordon ombilical entre gouvernants et gouvernés. Le gouvernement ne dialogue qu’avec lui-même, la société civile est mise de côté et les conséquences de ces mouvements sociaux restent imprévisibles et incontrôlables qui peuvent passer du local vers le national. Lors du séminaire d’Oran du mois d’Octobre 2O14 en est la preuve.
Il y avait une autosatisfaction sur le projet du gaz de schiste avec une absence totale d’autocritique. Tout est parfait pour entamer l’exploitation. Il a fallu que la société civile bouge, pour que nos gouvernants fassent un recul et ne parlent que de l’exploration où dans cette opération logiquement, on ne devrait pas introduire la fracturation hydraulique, et cela se limiterait uniquement qu’au carottage pour cerner la zone schisteuse et déterminer les capacités du gisement. Le Président de Sonatrach , en contradiction avec le dernier conseil des ministres et le premier ministre, confirme : «Nous sommes engagés pleinement vers l’exploitation du gaz de Schiste.» S’agit-il d’incompréhension sur les termes exploration et exploitation au moment où le doute puise ses racines des profondeurs ? Est-ce que c’est voulu ? Est-ce que l’Etat est déterminé à poursuivre sa fuite en avant ? Autant d’interrogations qui nous rensiegne, par ailleurs que la génération actuelle n’est pas crédule. Elle est différente de celle d’il y a vingt ans et les voies de communication nombreuses modernes ne confinent plus la jeunesse dans l’ignorance. L’exploitation du gaz de schiste présente comme toute technologie des avantages et des inconvénients qu’il y a lieu de divulguer à une société civile mûre selon un langage objectif. Le gaz de schiste aurait peut-être des jours meilleurs lorsque la rentabilité sera prouvée et les technologies seront développées dans le domaine de la fracturation sèche sans risques humanitaires.
Dans ces conditions, le gouvernement aura établit un cordon ombilical solide entre gouvernants et gouvernés à l’aide d’une politique de communication transparente et permettra de réduire les excès publicitaires d’autosatisfaction sur n’importe qu’elle réalisation pour induire en erreur l’opinion publique. En conclusion sur le gaz de schiste :
-Gardons nos réserves fossiles en cas de conflit mondial majeur et pour les besoins internes qui ne cessent d’augmenter. Donc, il y a lieu de réduire les exportations des hydrocarbures et Il faut sortir de la rente pétrolière et gazière pour que le peuple algérien apprennent à travailler ; sachant bien que la valeur des hydrocarbures reste aléatoire dépendant des conditions géostratégiques.
-Laissons l’exploitation du gaz de schiste ultérieurement à l’aide des technologies avancées tel que la fracturation sèche et autres.
-Forer des puits dans l’albien et développer l’agriculture
et l’élevage.
-Instaurer la gouvernance environnementale qui est plus que jamais nécessaires pour la transition
énergétique.
– Encourager et concrétiser les programmes d’exploitation des Energies Renouvelables en introduisant une industrie de ces types d’Energies en particulier les centrales éoliennes, géothermique, à biomasse, solaire thermiques hybrides.
L’énergie photovoltaïque n’est pas exclue malgré son manque de maturité scientifique sur l’aspect prix, rendement et maintenance et qui nécessite des centaines de kilomètres carré.
En Algérie, il faut 37 hectares pour obtenir une centrale de puissance de 40 MW, dans le midi de la France, il faut le double». Il y a lieu de favoriser l’énergie photovoltaïque de proximité en subventionnant les installations des particuliers de type solaire ou éolien et surtout pour les sites isolés. Nous recommandons de ne pas se lancer dans les mégaprojets malgré les slogans (disponibilité du sable «silice» et du soleil), car la technologie a encore
du chemin.
Un budget d’exploitation très élevé vu la maintenance complexe en particulier dans les conditions climatiques sévères du sud «échauffement des cellules, détérioration des joints, diminution des performances électriques, etc.». Les principaux axes de recherche en cours sont :
A la fin 2008, Sunrgi au Japon a annoncé disposer à l’échelle du laboratoire d’un système de concentration pouvant atteindre 1600 fois. Ces résultats permettent de diminuer le nombre de panneaux consacrés à la production de l’électricité, ainsi que le coût.
-Les résultats des études de vieillissement des cellules varient en fonction de la zone d’exposition solaire qui se traduit par la durée de vie des cellules photovoltaïques dont le CDER participe à cet axe de recherche.
-La production de wafer en silicium par « spray » projection sur un support. Cela évitera les pertes lors de la découpe dans la masse du lingot de silicium. Cette technologie permettra dans l’avenir de réduire significativement les coûts de production des cellules PV.
-Des améliorations sont en cours sur les onduleurs, sur le rendement du silicium et sur l’efficacité des couches mincesdescellules. Nous avons appris le lancement des nombreux projets des centrales photovoltaïques malgré le prix élevé, le rendement faible, la maintenance complexe et coûteuse, la nécessité des millier d’hectares pour une centrale de faible production et la faible quantité d’électricité produite au courant d’une année par rapport à une centrale éolienne de même puissance qui est également une énergie intermittente. Ainsi, peut-on présager l’avenir des résultats de recherche qui réduiront à néant les applications des résultats de recherche existants à ce jour et aboutiront à de nouvelles technologies
plus performantes.
Ces mégaprojets de photovoltaïque solaire présenteront une autre gaffe dépensière pour l’Algérie dont les conséquences graves seraient mis à découvert à travers les différents coûts d’installation, les coûts de l’exploitation avec les nombreux arrêts des centrales photovoltaïques pour la maintenance, sachant bien que la durée de fonctionnement ne dépasse pas en moyenne 2000 heures par an correspondant à seulement 83 jours sur les 365 jours de l’année. Malheureusement, la publicité du savoir-faire et de l’autosatisfaction dans les réseaux d’information ne cesse de s’amplifier pour vanter les décisions laborieuses du gouvernement .
Salhi Essaid
Professeur en technologie
(1re Partie)