Otmane Mersali expose à Alger: Un peintre qui aime sa ville

Otmane Mersali expose à Alger: Un peintre qui aime sa ville

Valoriser le patrimoine architectural, évoquer le milieu urbain telle est la thématique de l’exposition picturale de l’artiste Otmane Mersali, qui se tient à la galerie Racim à Alger.

Par cette exposition, le plasticien émérite nous interpelle sur la ville, sa luminosité, son atmosphère, ses odeurs, ses bruits et ses sons. Il nous introduit d’emblée, dans le thème de l’urbain qui semble être prisé par lui.

A l’écoute des moindres soubresauts, d’Alger, d’Oran, de Paris, de Marrakech, il décrit selon sa propre vision ces marchés, ces places, ces ruelles, ces immeubles et ces habitants. D’Alger il raconte la légendaire Casbah, de Paris, il revendique ce quartier avec ses venelles abruptes, d’Oran, il dépeint l’animation et ces silhouettes voilées de blanc et de Marrakech, ce sont ses souks bien achalandés qu’il saisit. De visu, ce sont de magnifiques œuvres fragmentées qui font des clins d’œil à l’impressionnisme et au cubisme ou puisent-elles dans l’impressionnisme abstrait ?

Talentueux artiste

Ces superbes compositions accrochées sur les cimaises de la galerie Mohamed-Racim témoignent de son talent avéré et de son ingénieuse technique qu’il explique ainsi : «Je fais un dessin normal, puis, je le déstructure et le retravaille par petites touches. De près, on voit de l’abstrait et de loin du figuratif. Je traque la lumière pour trouver mon style.» A ce sujet, l’artiste précise : «Se remettre en cause picturalement pour un artiste, c’est aller vers une quête de renouveau. C’est transformer, transposer un thème réel, une figuration et une abstraction partielle par l’éclatement ou la fragmentation du sujet de départ et de passer de la figuration franche à une composition de couleur. Faire cohabiter le figuratif et l’abstrait dans la même composition. Suggérer les choses au lieu de les décrire, incorporer ensuite des éléments figuratifs de manière qu’ils s’intègrent dans la composition globale afin de donner un sens, une lecture à l’abstraction partielle du départ. L’œuvre picturale ne doit pas être une copie intégrale de la réalité mais une entité résultant des sentiments de l’artiste et de son savoir- faire».

A l’évidence, ces toiles d’une grande maîtrise picturale et de couleurs idoines racontent ces villes où Otmane Mersali a vécu ou a été de passage. Il semble en osmose avec ces cités qui lui chuchotent leur histoire, et leurs vibrations. Otmane sait à souhait les sublimer mieux que quiconque.

Maîtrise des couleurs

Captant l’instant présent au détour d’une ruelle, il saisit l’atmosphère, de ces lieux pittoresques qu’il apprécie particulièrement. Sa palette paisible plaide pour une sérénité et une quiétude. Empreinte essentiellement par la prédominance du bleu de divers tons, elle donne à la cité un air de bien être et de douceur parfois à la limite de la léthargie lorsqu’elle s’éveille au petit matin avec ses marchés, sa cohue et son animation. Par de grands formats, et par sa teinte de bleue omniprésente Otmane Mersali a magnifié les villes qu’il a connues, selon ses humeurs. Il est à noter que l’artiste consacré a à son actif de nombreuses expositions nationales et au niveau international. En outre, il a eu de nombreux trophées et prix. Cette exposition, qui s’étale jusqu’à la fin du mois, se décline dans une thématique souvent revisitée par les artistes. Otmane Mersali en a fait son credo, par lequel il exprime ses ressentis, ses joies et ses préoccupations. Pour mieux appréhender cette exposition, un détour à la galerie Racim s’impose.