17 marins otages ou 16 ? Pour les familles des otages la question se pose toujours et avec beaucoup plus d’inquiétude maintenant, après la nouvelle portant sur la mort d’un marin.
Bien que l’information n’a été ni confirmée ni démentie, la peur est perceptible sur les visages des protestataires. «Cela fait presque un mois qu’on n’a pas de nouvelles. J’ai parlé à mon mari le 9 juillet.
Il m’avait dit qu’on pouvait s’attendre à tout si le silence des autorités publiques perdure encore, d’autant que les marins se sont entendus pour faire le carême de toutes les façons et quelles que soient les conditions. Je m’inquiète pour leur santé, puisqu’ils sont mal nourris, ils risquent la mort», indique cette femme ne pouvant retenir ses larmes en racontant le poids de l’absence de son mari. La prise d’otages des 17 marins remonte au 1er janvier 2011, quand le vraquier battant pavillon algérien, «MV Blida», a été victime d’un acte de piraterie en haute mer, alors qu’il se dirigeait vers le port de Mombasa au Kenya. Le navire avait à son bord un équipage de 27 membres, dont 17 de nationalité algérienne. Les familles des otages algériens attendent depuis huit mois une bonne nouvelle, ce qui apaiserait leurs angoisses et mettra fin aux interrogations sur le sort des otages. Sur place, ils étaient une vingtaine de protestataires entre enfants, femmes et hommes. Ils ont brandi des messages invitant les autorités publiques à intervenir pour sauver les leurs. «Combien coûte une vie, combien ?» «Huit mois de souffrance, c’est trop» ou encore «Notre pays a-t-il moins de puissance qu’un affréteur ?», lit-on sur les banderoles. A travers leur action, les proches des marins ont notamment appelé la société civile à apporter soutien et solidarité aux marins. «Nous avons besoin de l’aide de la société pour trouver une issue à cette impasse. Une mobilisation plus forte pourrait peut-être attirer l’attention de nos responsables à prendre sérieusement en charge cette affaire. Je me fous pas mal de la résolution interdisant le paiement des rançons. Ce qui nous intéresse c’est de voir nos proches revenir sains et saufs avant que cela ne soit trop tard», fulmine la femme d’un otage. Pour sa part, Fouzi Aït Ramdane, fils d’un otage, a regretté la faiblesse et l’absence des partis politiques et du mouvement associatif. Il dira : «Les déclarations du ministère des Affaires étrangères affirmant que les autorités algériennes suivent de très près la situation des otages ne nous apaise en rien, car nous, nous n’avons aucune nouvelle de nos proches».
Tous les otages sont sains et saufs, selon le ministère des Affaires étrangères

Tous les membres de l’équipage algérien du vraquier MV Blida, qui avait fait l’objet début janvier d’un acte de piraterie, sont «sains et saufs» et l’information au sujet de la mort d’un marin est «fausse», a affirmé dimanche le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
«Nous avons pris les contacts nécessaires et il s’avère que tous nos ressortissants otages des pirates somaliens sont sains et saufs», a déclaré à l’APS le porte-parole du MAE, Amar Belani, démentant ainsi l’information rapportée par la presse et des sites Internet selon laquelle un membre de l’équipage algérien du navire MV Blida serait décédé. «Il s’agit à l’évidence d’une fausse information et j’espère que certains de nos marins auront l’occasion, très prochainement, de confirmer, à leur tour et de vive voix, à leurs parents que c’est une fausse information qui ne fera pas fléchir notre mobilisation pour obtenir leur libération dans les meilleurs délais possibles», a indiqué le porte-parole.
De son côté, Nacereddine Mansouri, directeur général de l’International Bulk Carriers (IBC), armateur du navire MV Blida, a affirmé que l’affréteur (Leadarrow), joint par téléphone, «en contact permanent avec les pirates, dément catégoriquement la mort d’un marin algérien et déclare que cette information est dénuée de tout fondement». Le ministère des Affaires étrangères avait indiqué le 28 juillet dernier que les autorités algériennes suivaient de «très près» et avec une «attention soutenue» la situation des ressortissants algériens détenus par des pirates au large de la Somalie.
Par Yasmine Ayadi