Les diplomates algériens pris en otages au Nord du Mali sont en vie, a rassuré hier le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. «Les informations dont nous disposons concernant ces otages sont rassurantes, mais je ne peux pas en dire plus», a-t-il dit sur les ondes de Radio Algérie Internationale.
Il dira ne pas avoir «d’inquiétudes quant au fait qu’ils soient vivants. Hamdoulah (Dieux merci)» et d’ajouter : «Notre pensée est pour eux. Nous espérons toujours qu’ils rejoignent leurs familles», sachant que «les conditions de vie des otages sont celles que l’on peut imaginer». Il a souligné que «chacun a pu s’inquiéter de leur situation», estimant que cette inquiétude «a été exacerbée par les événements qui ont eu lieu au Mali».
Le ministre relèvera, en revanche, que les Algériens détenus au Mali sont des musulmans, tout comme leurs ravisseurs. Pour rappel, sur les sept diplomates enlevés du consulat d’Algérie à Gao en avril 2012, trois ont été libérés en novembre de la même année. Les quatre autres sont toujours entre les mains de leurs ravisseurs du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
L’un d’eux aurait été exécuté, mais cette information n’a jamais été confirmée ni par les autorités algériennes ni maliennes. Le ministre a réitéré, par ailleurs, la position de l’Algérie concernant le payement de rançons en notant que cette position était «claire».
«Certains pays sont en train de s’aligner sur la position de l’Algérie», s’est-il réjoui. Cependant, «il y a encore beaucoup d’efforts à déployer au niveau de la communauté internationale pour que la question des rançons puisse être gérée de manière obligatoire et amener tous les pays, gouvernements et parties, à ne pas financer le terrorisme».
Le Mali a besoin d’un développement économique
Evoquant la situation au Mali, le ministre est convaincu que ce pays a besoin d’un développement économique en dépit d’une solution sécuritaire.
Après le début du retour de la stabilité dans ce pays, l’Algérie, qui prône une solution politique au conflit, continuera à apporter sa contribution pour la médiation entre les différentes parties. L’Algérie, respectueuse de la souveraineté des autres pays, contribue aussi par son aide humanitaire et contribuera à l’avenir à son développement économique à travers des contributions financières.
Au sujet des prochaines élections présidentielles, programmées pour le 28 juillet prochain, il a souhaité que l’unité nationale et territoriale du Mali prime sur les divergences des différentes parties. «Les Maliens doivent travailler ensemble pour bâtir le Mali de demain», a-t-il soutenu, convaincu que le règlement des problèmes entre les différents clans est un préalable à «la mobilisation du peuple».
Les crises dans les pays africains doivent être réglées au niveau du continent. Outre «une prise de conscience», l’Afrique possède désormais, ajoutera-t-il, une capacité à régler les crises. L’Union africaine a décidé de créer une force d’intervention rapide pour les conflits au niveau du continent, qui sera opérationnelle avant la fin de l’année en cours.
«La souveraineté de l’Afrique passe par l’usage des ressources propres et l’identification», a-t-il insisté, annonçant la création dans les prochaines semaines d’un panel pour lancer des dispositifs de financement et qui sera opérationnel avant la fin de l’année.
Revenant sur l’effacement des dettes par l’Algérie de 14 pays africains, M. Medelci a relevé que la décision a été prise il y a deux ans pour certains pays, et l’Algérie a décidé d’annoncer la totalité de l’opération cette année, à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de
l’Indépendance.
K. S.