La Russie a déclaré jeudi qu’elle prenait des « mesures concrètes » contre le réarmement de la Géorgie, un an après le conflit armé entre les deux pays en Ossétie du Sud, au moment même où le vice-président américain Joe Biden effectuait une visite à Tbilissi.
« Nous sommes profondément inquiets de l’activité du gouvernement géorgien pour remilitariser le pays, qui est perçue par certains États avec calme, voire positivement », a indiqué le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine, cité par l’agence Interfax.
« Nous allons continuer de nous opposer à un réarmement du régime du (président géorgien Mikheïl) Saakachvili et nous prenons des mesures concrètes pour cela », a-t-il poursuivi.
Dans une allusion claire aux États-Unis, il a aussi accusé « certains pays d’agir en coulisse en masquant la coopération militaire avec la Géorgie sous couvert ‘d’aide humanitaire pour surmonter les conséquences du conflit’ ».
« C’est de la myopie politique. Le réarmement de l’armée géorgienne, le soutien dans le rétablissement de l’infrastructure militaire, la préparation de forces spéciales incitent Tbilissi à poursuivre sa politique de menaces et de provocations et à accroître les tensions dans la région », a poursuivi M. Karassine.
De la « propagande russe », disent les Géorgiens
Le président du Parlement géorgien, David Bakradzé, a démenti toute discussion sur la vente d’armes américaines pendant la visite de Joe Biden.
« On n’a pas discuté de questions spécifiques comme la vente d’armes à la Géorgie », a déclaré M. Bakradzé à la presse.
« L’accord de partenariat stratégique (entre la Géorgie et les Etats-Unis) prévoit entre autres que les États-Unis aident la Géorgie à développer ses capacités de défense », a-t-il toutefois souligné.
Eka Tkechelachvili, secrétaire du Conseil national de la sécurité et de la défense, a rejeté les propos de M. Karassine comme de la « propagande russe ».
« C’est le refrain habituel des hommes politiques et de la propagande russes » qui a pour but d’ »entretenir la peur », a-t-elle dit à l’AFP.
« Ils essaient de présenter la Géorgie comme un pays particulièrement militarisé, ce qui n’est pas vrai.
Toute nation a le droit souverain et la responsabilité de développer ses capacités de défense », a-t-elle poursuivi.