Orion LAB : Des biosimilaires made in Algeria pour une souveraineté pharmaceutique et une ouverture sur le monde

Orion LAB : Des biosimilaires made in Algeria pour une souveraineté pharmaceutique et une ouverture sur le monde
Orion LAB

Orion LAB, jeune laboratoire créé en 2017, s’impose aujourd’hui comme un acteur majeur de l’industrie pharmaceutique Algérienne et un véritable porte-drapeau du savoir-faire national à l’international.

Dans cette interview exclusive, Messieurs Seddik AMRY et Allel AMRY, Co-fondateurs d’Orion LAB, reviennent sur les ambitions et les priorités de leur entreprise.  Ils partagent leur vision d’une souveraineté pharmaceutique qui ne se limite pas aux médicaments génériques mais englobe également les thérapies innovantes.  À travers cet échange, nous découvrons une entreprise en pleine expansion, guidée par l’innovation, la volonté de réduire la dépendance aux importations et l’ambition d’ériger l’Algérie en hub pharmaceutique régional et international.

Algérie 360 : Orion LAB annonce une rentrée marquée par des événements internationaux. Quelle importance accordez-vous à la participation à l’IATF d’Alger et au CPHI de Francfort pour l’avenir du laboratoire et pour l’industrie pharmaceutique algérienne en général ?

Notre priorité, dès le départ, a été d’assurer la disponibilité des traitements pour les patients algériens. Nous avons relevé ce défi en remportant plusieurs appels d’offres de la PCH, ce qui nous a permis d’approvisionner le marché national de manière régulière et efficace. Aujourd’hui, avec cette expérience et cette stabilité, nous sommes prêts à franchir une nouvelle étape : celle de l’exportation.

Dans ce sens, la participation à l’IATF d’Alger constitue pour nous une formidable vitrine pour développer notre présence sur le marché Africain, tandis que le CPHI de Francfort nous offre une ouverture sur l’international et une visibilité mondiale. Au-delà de l’ambition légitime d’exporter nos produits et de valoriser notre savoir-faire, nous considérons ces rendez-vous comme une occasion de mettre en lumière le potentiel et le dynamisme de toute l’industrie pharmaceutique Algérienne.

Algérie 360 : Votre première participation au CPHI de Francfort est présentée comme une étape clé. Quels objectifs concrets justement visez-vous à travers cette présence sur la scène internationale ?

Notre présence au CPHI de Francfort n’est pas qu’une simple participation, c’est carrément une étape stratégique pour positionner Orion LAB sur la carte mondiale de l’industrie pharmaceutique. Notre objectif est d’une part de mettre en avant le savoir-faire Algérien avec des produits répondant aux standards internationaux de qualité et d’autre part, d’initier des partenariats solides avec des laboratoires et groupes pharmaceutiques étrangers.

Être présent à un événement d’une telle envergure affiche la volonté d’inscrire Orion LAB dans une dynamique internationale et de contribuer à renforcer l’image et la crédibilité de l’industrie pharmaceutique Algérienne dans le monde.

 

Algérie 360 : Vous annoncez la mise en service prochaine de la première ligne de biosimilaires en full process en Algérie. Pouvez-vous nous expliquer l’impact de ce projet sur l’accès des patients algériens aux traitements innovants ?

Les traitements innovants, notamment les médicaments biologiques, représentent aujourd’hui une avancée majeure dans la prise en charge de nombreuses pathologies graves, mais leur coût reste très élevé et constitue parfois un frein à l’accès pour les patients.

Avec le lancement de notre première ligne de biosimilaires en full process en Algérie, nous franchissons une étape décisive : produire localement ces médicaments permettra non seulement d’assurer leur disponibilité en quantité suffisante, mais surtout de les proposer à un prix plus accessible. Concrètement, cela signifie une meilleure prise en charge pour les patients Algériens et une amélioration de leur pronostic vital. Ce projet traduit également notre volonté d’inscrire Orion LAB dans une démarche d’innovation et de souveraineté sanitaire au service de notre pays.

Algérie 360 : Orion LAB se positionne comme un pionnier dans le domaine des biosimilaires. En quoi cette innovation représente-t-elle une avancée stratégique pour la souveraineté pharmaceutique nationale ?

Les médicaments biosimilaires tout comme les traitements oncologiques étaient depuis toujours exclusivement importés. Comme vous le savez, la souveraineté pharmaceutique nationale ne peut se limiter à la disponibilité de traitements dits « généralistes », elle doit également intégrer les thérapies innovantes et ciblées, capables de traiter ou de contrôler des maladies complexes.

Dans cette démarche, nous ambitionnons avec la ligne biosimilaires full process de donner aux patients un accès direct et durable aux solutions thérapeutiques les plus avancées, tout en renforçant l’indépendance de notre système de santé. L’Algérie se positionnera ainsi comme pays consommateur et à la fois producteur de médicaments de haute valeur ajoutée.

 

Algérie 360 : Votre entreprise affirme investir massivement dans la production locale. Pouvez-vous détailler vos principaux investissements et leur contribution à la réduction de la facture d’importation ?

Nous avons investi à ce jour plus de 45MUSD dans nos infrastructures. Cet investissement a permis la construction de notre site de plus de 5000m2 comprenant deux zones de productions :

  • Deux lignes forme sèche (comprimés et gélules) permettant de produire 150M de comprimés et 20M de gélules en un shift
  • Une ligne injectable stérile dont les capacités de production s’élèvent à 4M de flacons en un shift également.

Notre passage en fabrication locale a permis à la PCH de réaliser une économie de plus de 11 milliards de dinars et un impact positif sur les réserves de change de plus de 100 MUSD et ce sur la base du dernier appel d’offres auquel nous avons participé. De par les économies réalisées, la PCH permet de fournir aux hôpitaux beaucoup plus de traitements sans surcout et ainsi augmenter le nombre de patients bénéficiaires.

Algérie 360 : Alors que les Multinationales pharmaceutiques investissent dans le domaine des maladies rares, on constate que les Laboratoires locaux s’y intéressent peu. Vous faites figure d’exception. Quelle est votre stratégie pour répondre aux besoins de ces patients souvent oubliés ?

Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’un désintérêt des laboratoires locaux pour les maladies rares, mais plutôt d’une question de moyens et d’infrastructures technologiques. Chez Orion LAB, nous avons fait le choix stratégique de nous appuyer sur un partenaire disposant de technologies de pointe, ce qui nous permet de produire une large gamme de médicaments, y compris ceux destinés aux maladies rares et chroniques.

Notre démarche est claire : nous partons des besoins réels observés dans les hôpitaux, puis nous identifions et développons des partenariats pour assurer un transfert de technologie adapté à chaque molécule.

 

Algérie 360 : Depuis sa création en 2017, Orion LAB a construit un portefeuille de près de 40 médicaments. Quels sont vos projets en cours pour enrichir ce portefeuille et dans quelles aires thérapeutiques souhaitez-vous vous renforcer ?

Notre cœur de métier couvre les médicaments cytotoxiques et biosimilaires utilisés dans différentes aires thérapeutiques telles que le cancer, les maladies chroniques, auto-immune et certaines maladies rares. Nous continuerons à développer notre gamme de produits dans ces aires thérapeutiques en concluant des partenariats avec divers laboratoires internationaux de renoms pour la concrétisation de transfert de technologie.

Concrètement, une dizaine de nouveaux produits sont actuellement en phase de développement et devraient prochainement être soumis à enregistrement, marquant une nouvelle étape dans notre croissance et dans notre contribution à la souveraineté pharmaceutique nationale.

 

Algérie 360 : L’ambition export figure désormais au cœur de votre stratégie. Quels marchés internationaux visez-vous en priorité et comment comptez-vous valoriser le savoir-faire algérien à l’étranger ?

À ce jour, le principal point d’entrée est l’Afrique et nous avons déjà eu un certain nombre de contacts en marge de l’IATF. Nous pensons également représenter une valeur ajoutée pour les laboratoires internationaux (européens et américains) afin de leur fournir des prestations de façonnage.

Nous sommes convaincus que la meilleure façon de valoriser notre savoir-faire et la qualité de nos produits est finalement d’offrir à nos partenaires cette opportunité de les découvrir par eux-mêmes et d’en juger par la suite.

Ainsi, nous avons ouvert nos portes à plusieurs délégations afin qu’ils puissent apprécier la qualité de nos installations. Nous comptons également obtenir les certifications FDA et EMA qui sont un gage de qualité.

Algérie 360 : Pour conclure, comment Orion LAB entend-il réaffirmer son engagement auprès des patients Algériens et quelles seront les grandes priorités de votre feuille de route pour 2026 ?

Notre engagement auprès des patients Algériens reste au cœur de toutes nos actions. Concrètement, nous continuerons à développer et rendre accessibles des médicaments qui, jusqu’à présent, étaient insuffisamment disponibles ou proposés à des coûts jugés trop élevés. Notre priorité est de garantir une couverture sanitaire nationale à travers la PCH pour que l’ensemble des hôpitaux du pays puissent disposer de nos traitements.

Pour 2026, notre feuille de route est claire : concentrer nos efforts sur les biosimilaires, qui représentent à nos yeux l’avenir des thérapies innovantes. Nous voulons ainsi répondre aux attentes des patients, mais aussi être à la hauteur de la confiance que nous accordent les autorités de santé, en contribuant de manière tangible à la souveraineté pharmaceutique nationale et à l’amélioration de la prise en charge médicale en Algérie.