Orinel, Courgnaud et Raspentino suivis par Halilhodzic

Orinel, Courgnaud et Raspentino suivis par Halilhodzic

Florian Raspentino : «Je travaille pour mériter la sélection»

Il y a encore quelques mois, personne en Algérie n’entendait parler de Liassine Cadamuro-Bentaïba. Il est vrai que ce n’était pas évident de savoir qu’il a une ascendance algérienne du fait que, dans toutes les nomenclatures des joueurs évoluant en Europe, il est désigné sous le nom de son père, soit Cadamuro, qui n’a aucune consonance algérienne. En fait, c’est un peu comme le cas de l’ancien international algérien des années 80, Abdallah Medjadi, que les Français désignaient plutôt sous le nom de Liégeon. Le reportage réalisé par l’envoyé spécial du Buteur à San Sebastian a eu le mérite de faire connaître le joueur de la Real Sociedad au public algérien. Cependant, il n’y a pas que Cadamuro à avoir un nom à consonance étrangère tout en étant sélectionnable chez les Verts.

Particularité : ils sont attaquants

Il y en a un que les Algériens connaissent déjà : Michaël Fabre. Le gardien de but du RC Lens avait même été candidat pour aller en Coupe du monde 2010. Depuis, il a été convoqué pour le stage de Marcoussis et pour le match face à la République centrafricaine. Il y en a aussi trois autres que les Algériens ne connaissent pas encore et qui ont un parent algérien, ce qui fait d’eux de potentiels sélectionnables : Akim Orinel, qui évolue à Châteauroux, Mehdi Courgnaud, sociétaire de Dijon, et Florian Raspentino, attaquant du FC Nantes. Eux aussi font l’objet d’un suivi de la part du staff technique de la sélection algérienne, tout comme d’autres jeunes binationaux susceptibles de renforcer les rangs des Verts. Particularité : ils sont tous trois attaquants, même si Orinel joue souvent un peu plus en retrait.

Pour l’instant, ils sont seulement suivis

Pour le moment, rien n’indique que ces joueurs seront automatiquement sélectionnés. Au même titre que la quarantaine de joueurs que Vahid Halilhodzic est en train de suivre, ils sont uniquement supervisés au fil de leurs prestations. Leur plus grand atout est qu’ils ont un potentiel prometteur, mais le grand inconvénient est qu’ils n’ont pas encore atteint un niveau qui ferait d’eux des incontournables en sélection, surtout au stade actuel où les Verts ont repris quelque peu des couleurs. Il s’agit donc pour eux de ne pas s’enflammer, mais de continuer à travailler tout en espérant finir par convaincre le sélectionneur à force de régularité.

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Mehdi Courgnaud, la Ligue 1 comme apprentissage

Avec Dijon, Mehdi Courgnaud est en train de faire un double apprentissage, celui de jouer en équipe A, lui qui a été promu il y a quelques mois seulement dans l’effectif senior, et celui de se frotter au niveau de la Ligue 1, puisque Dijon a accédé l’été dernier seulement en Ligue 1 française. On peut dire qu’il apprend doucement, mais sûrement, histoire de ne pas trop griller les étapes. Avant la journée de Ligue 1 d’hier, il avait participé à 9 des 17 matches de son équipe, dont 4 en tant que titulaire. Pour l’instant, il n’a inscrit aucun but, ce qui constitue la plus grande frustration pour un attaquant, mais il ne faut pas oublier qu’il n’a que 21 ans. D’ailleurs, l’adjoint de Halilhodzic, Nordine Kourichi, s’était déplacé le 23 octobre dernier au Parc des Princes pour le superviser lors du match PSG-Dijon. Ses atouts : un gabarit idéal pour un attaquant de pointe (1,82 m pour 65 kg) et un potentiel loué par ses formateurs.

«La sélection ne se refuse pas, mais…»

«J’attends que les choses deviennent plus concrètes pour pouvoir m’exprimer de manière plus précise. C’est une très bonne chose. Ça fait plaisir de voir le sélectionneur me suivre de près. Franchement, ça m’a fait plaisir qu’on me dise que l’adjoint du sélectionneur était au stade pour me superviser. Je suis déjà venu en Algérie à trois ou quatre reprises voir mes grands-parents maternels. Ma maman est originaire de l’Ouest algérien, de Mostaganem exactement. Je n’ai pas encore de passeport algérien, mais je peux l’établir. On verra, d’ici là, beaucoup de choses pourront se passer. Vous savez, il y a plusieurs facteurs qui entrent en considération. Autant attendre et prendre la décision au moment opportun. Il est vrai que faire partie d’une sélection, ce n’est pas rien, ça ne se refuse pas. Maintenant, je dois attendre pour prendre une décision, inch’Allah.»

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Akim Orinel, buteur et passeur en même temps

Il suffit juste de jeter un œil su son prénom pour comprendre que Akim est la contraction orthographique de Hakim, le préposé à l’état civil de sa commune de naissance ayant peut-être haché le H lors de la transcription, à moins que ce soit juste une excentricité de ses parents. Toujours est-il que Orinel a bien des origines algériennes par sa maman. Né à Marignane, le village qui a donné son nom à l’aéroport de Marseille, il s’est révélé à Fréjus, club de National (troisième Division française) avant de passer un cap l’été dernier en ayant été recruté par un club de la Ligue 2 française, Châteauroux. Alternant entre les postes de milieu axial et d’attaquant, il se distingue pas sa vision du jeu qui lui a permis, en 16 matches, d’inscrire 2 buts et de délivrer 5 passes décisives, ce qui le place en troisième position dans le classement des passeurs décisifs de la Ligue 2. Ses atouts : sa polyvalence et sa bonne vision du jeu.

«Ce serait un honneur d’être appelé en sélection»

«Je suis Algérien par ma mère, qui est originaire de Chlef. Je n’ai pas encore eu la chance d’aller en Algérie, mais j’ai de la famille là-bas et ma grand-mère maternelle s’y rend très souvent. Ce serait un honneur pour moi d’être convoqué en sélection d’Algérie. Si on me sollicite, je répondrai favorablement avec grand plaisir. Je connais Carl Medjani avec qui j’ai eu l’occasion de discuter à plusieurs reprises. J’ai aussi croisé Rafik Saïfi lors du match qui avait opposé Châteauroux à Amiens et nous avions parlé évidemment de l’Algérie. Pour l’instant, je ne m’enflamme pas. Je continue de travailler et de progresser. Je sais que j’ai une marge de progression, surtout que je viens d’un club de division inférieure.»

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Florian Raspentino, l’attaquant qui promet

De tous les jeunes joueurs suivis par le staff technique national, Florian Raspentino est probablement celui qui suscite le plus d’intérêt. La raison ? Son jeune âge, son poste et ses statistiques. En effet, à 22 ans, le jeune attaquant du FC Nantes est en train de confirmer le talent de buteur qu’il a montré à Agde, club de CFA (4e Division française) où les dirigeants nantais l’ont déniché et où il avait inscrit 17 buts en 33 matches. Au FC Nantes, soit deux paliers plus haut, il a participé à 14 matches de Ligue 2 dont 12 en tant que titulaire et a inscrit 4 buts. C’est cette adaptation facile en Ligue 2, lui qui vient de la 4e Division, qui a attiré l’attention sur lui. Si on sait qu’il a aussi inscrit 3 buts en coupe, on voit bien que c’est un élément qui promet. Vahid Halilhiodzic ayant conservé des attaches au FC Nantes, club où il a passé l’essentiel de sa carrière de joueur en France, il est certainement informé des qualités et défauts du jeune joueur et il garde sûrement un œil sur lui.

«Je travaille pour mériter la sélection»

«Raspentino est le nom de ma grand-mère et c’est celui sous lequel je suis enregistré à l’état civil. Cependant, mon père est algérien. Il s’appelle Djilali Semara et il est originaire d’Alger. Il avait joué au football lorsqu’il était jeune, mais il n’a pas fait carrière. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller à Alger, car ma période de vacances et celle de mon père ne concordent pas à cause de mes obligations de footballeur, mais mon frère y est déjà allé. Je suis très intéressé par jouer pour l’Algérie. J’ai déjà eu au téléphone l’entraîneur adjoint de la sélection, Nordine Kourichi, et je lui ai fait part de ma disposition à répondre favorablement à une éventuelle convocation. Maintenant, c’est à moi de travailler pour mériter la sélection, car je sais que ça ne vient pas comme ça et que ça se mérite vraiment.»