Organisation économique et institutionnelle, Bouteflika reconnaît de «graves distorsions»

Organisation économique et institutionnelle, Bouteflika reconnaît de «graves distorsions»

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, vient de reconnaître l’existence de «graves carences et distorsions» dans l’organisation économique et institutionnelle en Algérie. Ajoutant à cela la montée du «terrorisme transnational» dans ses nouvelles formes et manifestations résultant de son imbrication avec «le crime organisé».

Ce constat dressé par le chef de l’Etat fait allusion aux scandales de corruption qu’a connus le secteur économique algérien avec notamment l’éclatement de l’affaire «Sonatrach 2» dévoilée par la presse italienne et canadienne le mois dernier, dont des noms d’ex-hauts responsables sont cités, à l’instar de l’ex- ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil.

Ce nouveau scandale qui s’ajoute à l’affaire Sonatrach 1, qui n’est pas toujours close, a assommé l’opinion publique nationale et a laissé poser des questions sur l’efficacité des différents mécanismes introduits dans le cadre de la lutte contre la corruption. Et ceci ne peut que nuire aussi l’image du pays à l’extérieur car il s’agit du plus grand secteur (hydrocarbures) qui attire l’investissement étranger.

Le président a évoqué dans son message adressé, jeudi dernier, à l’occasion de la célébration de la fête des femmes, la «volonté de créer un espace politique qui favorise la participation et l’intégration, contribue au renforcement du lien social et répond aux nécessités économiques les plus impérieuses et aux exigences sociales les plus légitimes du peuple algérien».

Il s’agit selon lui de «la satisfaction des besoins de la population, l’amélioration des conditions de vie notamment celles des couches les plus défavorisées, la réduction des inégalités, la protection des libertés individuelles, la consolidation de la justice sociale et de la bonne gouvernance». «C’est ainsi que nous pourrons créer les conditions permettant aux femmes de participer au processus de prise de décision et d’occuper la place qui leur revient dans la société en tant qu’actrices responsables et à même de contribuer au redressement national tout en façonnant leur propre futur» a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le chef de l’Etat est revenu sur la présence des femmes à l’Assemblée populaire nationale, au Conseil de la nation et au sein du gouvernement et dans d’autres domaines. Cependant, selon lui, il ne faut

pas «nier la nécessité impérieuse de lever d’autres obstacles pour réduire la vulnérabilité de la femme à toutes sortes de contraintes».

Il est à noter que même si la loi portant sur la représentation des femmes dans les Assemblées élues à permis une amélioration de présence, en imposant un quota de femmes aux partis, cet «acquis» reste loin des espérances de la femme algérienne qui a combattu dans le passé le colonialisme français et après 50 ans d’indépendance, elle n’est toujours pas considérée comme un être qui a son «profil» et une «valeur rajoutée» à apporter au développement de son pays.

Toutefois, la loi a permis que le nombre de sièges passe de 31 à 145 sièges, soit près d’un tiers des députés, dans l’Assemblée issue des législatives du 17 mai 2012. En effet, le taux de représentation de la femme a bondi à 31,38 % dans la législature 2012/2017. Actuellement, il y a 146 femmes représentant plusieurs partis politiques. Le FLN comptabilise 68 députées femmes sur un total de 220 sièges de députés. Le PT avec 10 femmes sur les 20 sièges qu’il a obtenus. Le FFS compte 7 députées. Le RND, 23 femmes, suivies de 17 autres élues représentant l’ensemble des partis islamistes, dont 15 sur 48 pour l’Alliance de l’Algérie Verte (MSP, Ennahda et El Islah). Le MPA, compte deux députées, l’ANR une députée sur trois. 18 autres députées se répartissent entre les indépendants et une douzaine d’autres partis.

Dans le monde arabe, aucun Parlement ne compte au moins un tiers de femmes. En 2011, selon le rapport de l’UIP et de l’ONU-Femmes, la représentation féminine dans les Parlements arabes n’était que de seulement 10,7 %.

Par Nacera Chennaf