Organisation du forum de Crans Montana à Dakhla, Le pari perdu de Mohammed VI

Organisation du forum de Crans Montana à Dakhla, Le pari perdu de Mohammed VI
organisation-du-forum-de-crans-montana-a-dakhla-le-pari-perdu-de-mohammed-vi.jpg

Encore un échec retentissant pour la diplomatie du Royaume alaouite

Le souverain marocain ne s’est pas rendu à ce rendez-vous qui devait cautionner l’annexion du Sahara occidental par le Maroc et auquel n’a participé aucun chef d’Etat ou de gouvernement en exercice.

Un flop royal! La voix de l’Algérie, relayée par l’Union africaine, qui a appelé au boycott de cette rencontre, a triomphé. L’Organisation des Nations unies, l’Union européenne n’ont pas vendu leur âme au diable. La communauté internationale a refusé de signer un chèque en blanc qui aurait conforté la position marocaine à moins d’un mois du vote d’une nouvelle résolution par le Conseil de sécurité qui doit prolonger le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental).

Un échec retentissant pour la diplomatie du Royaume alaouite. Et pour preuve. Même le souverain marocain ne s’est pas rendu à ce rendez-vous qui devait cautionner l’annexion du Sahara occidental par le Maroc et auquel n’a participé aucun chef d’Etat ou de gouvernement en exercice. Pour rencontrer qui dans le cas où il aurait daigné faire le déplacement? L’ex-chef du gouvernement espagnol qui ne représentait que lui-même? En se rendant au Forum de Crans Montana, José luis Zapatero a en effet mis dans l’embarras les autorités de son pays. Le ministre espagnol des Affaires étrangères a dû monter au créneau pour clarifier la position de l’Espagne, par rapport à la tenue de ce Forum en particulier et à la question sahraouie en général.

LG Algérie

Il a jugé l’organisation de cette rencontre par le Maroc, de ce Forum dans la ville occupée de Dakhla d’«illégal, en vertu du droit international» tout comme il a tenu à souligner qu’il était «en contradiction avec les efforts de la communauté internationale pour résoudre le conflit au Sahara», rappelant que l’Union africaine avait lancé un appel pour le boycotter.

«Nous, chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, lançons un appel aux Etats membres de l’UA, à la société civile et à toutes les organisations pour qu’ils ne participent pas à ce Forum prévu du 12 au 14 mars 2015 dans la ville occupée de Dakhla», souligne la condamnation adoptée à l’unanimité par l’UA le 31janvier 2015.

Il faut rappeler que le gouvernement espagnol a interdit à ses représentants de se rendre dans les territoires occupés du Sahara occidental. Les quelques anciennes personnalités qui s’y sont rendu sont tombées dans l’anonymat le plus total. Comme pour faire encore un peu plus d’ombre à l’initiative marocaine.

A l’instar des ex-ministres français (Eric Besson ou Michèle Alliot-Marie) qui n’ont été attirés et mus que par l’appât du gain et l’argent du contribuable marocain grassement distribué par le Makhzen pour acheter leur caution aux violations des droits de l’homme, à la torture, aux disparitions forcées et aux exécutions sommaires que subit le peuple sahraoui.

Pour le priver du droit à l’autodétermination à laquelle il aspire et que lui garantissent toutes les résolutions adoptées et votées par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies. Les voix des leaders des grandes puissances ne se sont pas jointes pour consacrer cette injustice. Barack Obama, François Hollande, David Cameron Angela Merkel…ou leurs représentants n’ont pas mis les pieds à Dakhla.

Le rideau est désormais tiré sur le Forum de Crans Montana, dont la crédibilité a été sérieusement écornée après sa tentative avortée et démystifiée de soutien au projet d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Il s’était donné pour thème «Afrique, coopération régionale et coopération Sud-Sud Afrique», sous le haut patronage du roi du Maroc, alors qu’il en a claqué la porte. L’Afrique s’en est souvenu…L’incartade du monarque chérifien ne se réparera pas sur le dos du peuple sahraoui.