Le groupe Orascom Telecom Holding de Naguib Sawiris va augmenter son capital et se scinde en deux entités. Une démarche destinée à préparer la fusion avec VimpleCom et conforter la position financière du groupe dans la perspective d’une éventuelle bataille judiciaire pour Djezzy .
Orascom Telecom Holding va demander la suspension de la cotation de ses actions dans les Bourses du Caire et de Londres pendant une semaine. La demande intervient à la suite de la décision du groupe de scinder en deux sociétés distinctes avec les dénominations d’Orascom et Orascom Telecom Holding.
L’une des sociétés, Orascom Telecom Holding doit comprendre les actifs concernés par l’accord de fusion avec VimpleCom qui vient d’être validé par le conseil d’administration de cette dernière. Selon le groupe, les actifs concernés par la fusion avec VimpleCom sont l’actuelle OTH et les filiales au Pakistan, au Bengladesh, Zimbabwe, Centrafrique, Namibie, l’Italie, l’Algérie ainsi que ses participations indirectes au Canada dans Wind.
La seconde entreprise « Orascom Telecom Media and Technology Holding » comprendra les actifs en Egypte et à l’étranger, non concernés par la fusion avec VimpelCom (Mobinil, Corée du nord). Outre la préparation de la fusion, le but de la restructuration en cours de trouver les moyens nécessaires au financement de la dette. L’approbation de la fusion par le groupe VimpleCom malgré la vive opposition des actionnaires norvégien a levé une grosse épine pour le groupe de Naguib Sawiris.
Se préparer à la négociation sur Djezzy
La situation financière d’Orascom Telecom, interdit de transferts de dividende en Algérie depuis 2009, est devenue effectivement moins tendue après cet accord. Il conforte le groupe égyptien dans les négociations à venir avec le gouvernement algérien au sujet de l’estimation de la valeur d’Orascom Telecom Algérie (OTA – Djezzy). Outre l’apport financier de la transaction avec VimpleCom (6,6 milliards de dollars), OTH a vu sa situation s’améliorer avec la vente de ses parts dans Tunisiana pour une valeur de 1,2 milliards de dollars.
L’augmentation de capital devrait permettre des apports supplémentaires qui lèvent la pression de la dette. Dans le document adressé aux actionnaires pour expliquer les buts de la restructuration et de l’augmentation du capital, la direction d’OTH évoque la situation de Djezzy.
Elle souligne que la démarche va permettre, entre autres, une « amélioration de la position d’OTH dans la négociation avec le gouvernement algérien pour parvenir à une issue favorable en ce qui concerne les actifs algériens ». Pour rappel, le cas de Djezzy, qu’OTH semble persister à mettre dans les actifs concernés par le fusion avec VimpleCom, est suspendu aux conclusions que doit livrer, fin mai, le cabinet Shearman & Sterling LLP France, désigné par le gouvernement algérien d’estimer la valeur de Djezzy.
Naguib Sawiris a fait du prix de 7,8 milliards de dollars, présumé avoir été proposé par le sud-africain, une référence pour la valeur de Djezzy. Il n’a pas exclu de recourir à l’arbitrage. L’amélioration de la situation financière du groupe devrait le conforter.
