Pendant que plusieurs centaines d’habitants de la capitale de l’Ouest continuent à revendiquer le droit d’accès au logement décent, les responsables locaux ont décidé de geler l’attribution d’un lot avoisinant 1600 unités. Des paramètres ont bien sûr, concouru à la prise de cette décision, en premier lieu, la hausse vertigineuse des demandeurs de logements. Ces derniers sont estimés à près de 55.000. Ajoutez à cela près de 16.000 autres nouveaux demandeurs, le décompte final s’est, en un laps de temps très court, élevé à près de 70.000.
La distribution des 1533 unités a été reportée à une date ultérieure sans pour autant la fixer officiellement quoique l’opération de relogement devait avoir lieu le mois dernier. Aussi, la mesure entérinée a été plus que motivante pour inscrire de nouveaux programmes de réalisation et ce, en vue de permettre à plus de demandeurs de bénéficier d’habitations décentes, apprend-on auprès des services concernés. Pour l’heure, ce sont plus de 23.000 logements qui sont en cours de réalisation dont 6000 seront destinés au relogement des habitants du quartier populaire des Planteurs, et ce dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire, ont précisé les mêmes sources. Le taux d’avancement des travaux varie entre 30 et 70%. Selon les services de la daïra d’Oran, des mesures hâtives ont été prises en vue d’accélérer la cadence des réalisations, et ce en faisant appel à des entreprises leaders dans le domaine, la finalité étant d’être au rendez-vous avant 2013, année durant laquelle le relogement touchera un nombre important de familles.
En tout, 5000 habitations seront réservées exclusivement aux habitants du quartier populaire d’El Hamri. Le quartier de Derb n’est pas en reste: ses habitants, se disant menacés par le spectre des effondrements, bénéficieront, eux aussi, des logements sociaux dans peu de temps.
Ceci dit, les mécontents, qui sont montés au créneau dernièrement, doivent s’armer de patience d’autant que les services en charge du recensement viennent tout juste de finaliser leurs enquêtes. Les conclusions rapportées dans celles-ci font état de l’exclusion de 61 demandeurs tandis que 782 autres ont été retenus. Il n’est un secret pour personne, les postulants se font de plus en plus nombreux.
En dépit des différents programmes lancés et réalisés, les parties concernées sont encore très loin de répondre et satisfaire la forte demande, nonobstant les tentatives souvent avortées des intrusions. «C’est cela qui entrave, dans la plupart du temps, la mission des enquêteurs lors des opérations de recensement», a indiqué un habitant de Derb qui se dit prêt à collaborer avec les services municipaux en vue de mettre à nu toute velléité des indus demandeurs.
Ces derniers viennent d’un peu partout, des autres quartiers, et parfois des villes limitrophes, en vue de se faire recenser et bénéficier d’un logement au détriment des vrais demandeurs.
«Il ne peut pas y avoir d’indus demandeurs étant donné que le recensement qui s’est fait s’est basé sur un nombre de critères bien définis à l’avance dont l’ancienneté du demandeur qui doit être attestée par ses voisins», a-t-on indiqué, ajoutant que «les papiers administratifs exigés, dont les attestations de résidence, ne sont pas facilement acquis».
En attendant, la saison des grandes pluies est à quelques encablures, pendant que le spectre des effondrements continue à hanter les esprits.