ORAN,El Bahia squattée par le commerce informel

ORAN,El Bahia squattée par le commerce informel
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Sous couvert du fallacieux argument de chômage, des espaces publics entiers sont squattés aussi bien sur le Front de mer que dans le centre-ville d’Oran.

Vendredi soir, les Oranais ont assisté à une scène inédite: un policier d’une brigade pédestre a été humilié par un squatteur qui a illégalement étalé, à l’effet de vente illégale, ses objets et jouets dans l’un des coins de la place Hoche, située en plein milieu du centre-ville d’Oran. Le policier aurait reçu un coup de poing de la part du vendeur, a affirmé un témoin oculaire rencontré sur les lieux.

L’homme en tenue bleue, qui a dû son salut qu’à l’intervention rapide de ses collègues qui ont accouru, au moment où une foule de curieux se constituait, jurait par tous les saints de ne pas lâcher l’affaire étant donné qu’il a été brutalement tiré par sa chemise par le faux commerçant, a-t-il répliqué aux amis du jeune squatteur lesquels tentaient d’apaiser la tension.

Le faux commerçant a été, sur le champ, embarqué dans le fourgon cellulaire, a indiqué un autre policier, vers la sûreté de wilaya pour interrogatoire qui sera suivi d’un dossier en vue de sa présentation pour entrave à un agent de l’ordre dans l’exercice de ses fonctions.

Le policier, qui a été humilié par le pseudo-commerçant, a été, pour ainsi dire, victime du devoir et cela, lorsqu’il a sommé le faux commerçant de quitter les lieux. La scène de vendredi soir n’est qu’un petit échantillon des petits «accrochages» qui opposent, de jour comme de nuit et à longueur d’année, les commerçants à la sauvette et les policiers. Toutes ces séquences perceptibles un peu partout dans la ville d’Oran et ses environs, sont provoquées par le commerce informel. El Bahia, cette ville qui continue à se chercher vainement, est noyée dans la multitude des déboires tandis que les pouvoirs publics n’arrivent toujours pas à trancher. Sous couvert du fallacieux argument de chômage, des dizaines de jeunes squattent des espaces entiers situés aussi bien dans le Front de mer que dans le centre-ville.

En effet, les marchands de l’informel ont fait main basse sur toute une ville alors que les habitants d’El Bahia attendent toujours la concrétisation des promesses faites par tous les responsables qui se sont succédé à la tête des services importants dans l’administration locale. Grave et désolante l’image qui s’offre quotidiennement un peu partout dans les coins et recoins de la deuxième ville du pays. Cette image devient encore plus désolante à l’approche des fêtes religieuses comme l’Aïd El Fitr et l’Aïd El Kebir. En effet, les ruelles et les trottoirs ainsi que les places publiques sont envahis par des vendeurs occasionnels qui proposent tous les produits susceptibles d’être commercialisés. On y trouve, outre les jouets pour enfants, des vêtements, appareils électroménagers, téléphones portables, meubles et même des fruits et légumes. En faisant face au phénomène, seuls les hommes en tenue bleue «paient» les frais du laisser-aller affiché par la tutelle, le ministère du Commerce et ses représentants locaux qui continuent à s’illustrer par leur absence. «Les policiers, qui effectuent de temps en temps des rondes, chassent ces indus commerçants. Ces derniers, étant convaincus qu’ils n’encourent aucune peine, reviennent à la charge dès que les policiers s’éclipsent», a indiqué un commerçant propriétaire d’un magasin situé à la rue Larbi-Ben Mhidi. Ce n’est pas tout. Un autre squat qui est légitimé par la force des choses, est l’élargissement des cafés qui s’effectue au détriment des passants, notamment pendant le mois de Ramadhan.

La nouveauté de cette année est édifiante, propriétaire d’un café, faisant face à l’hôtel Timgad, n’a rien trouvé de mieux à faire que d’étaler ses chaises et ses tables en plein milieu de la trajectoire du tramway d’Oran longeant le boulevard Emir-Abdelkader. C’est l’anarchie!