Oran:11 crèches fermées

Oran:11 crèches fermées
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Des familles entières s’acquittent des factures faramineuses contre des services peu satisfaisants.

Le recours par les couples aux services des crèches n’est dans plusieurs cas pas recommandé au regard des multiples manquements et des diverses défaillances constatés par les cadres des services locaux de l’action sociale de la wilaya d’Oran au cours des différentes visites qu’ils ont rendues dans ces lieux. Sans trop tarder, des mesures sont tombées. Si plusieurs crèches ont été verbalisées, d’autres ont été sommées de se conformer à la réglementation en respectant le cahier des charges régissant ces lieux censés «élever» des enfants en bas âge dans de parfaites conditions.

Des mesures radicales ont été même annoncées et mises en oeuvre contre des crèches défaillantes. Ce sont 11 établissements qui ont été sommés de baisser rideau durant l’année écoulée. De telles sentences ont été prononcées après 122 sorties effectuées dans les 304 crèches que compte la wilaya d’Oran. Des couples en retraite, ne trouvent rien de mieux à faire que d’investir dans un tel créneau non moins sensible, la garderie des enfants en bas âge où des hommes et des femmes y sont employés. En 2015, plus de 40 nouvelles crèches et garderies d’enfants ont été agréées.

Pourtant des familles entières s’acquittent des factures faramineuses, mais contre des services peu satisfaisants. D’où d’ailleurs la sentence de la fermeture qui a été annoncée contre les garderies défaillantes. Ainsi, les manquements constatés sont multiples et flagrants, à commencer par l’absence constatée du personnel spécialisé comme des psychologues ainsi que des puéricultrices devant prendre en charge ces enfants jusqu’à l’absence des moyens matériels comme les manuels par exemple. Plusieurs crèches manquent cruellement d’espaces verts et d’aires de jeux. Dans plusieurs cas relevés, des dizaines d’enfants sont entassés pêle-mêle dans des chambres exiguës dénuées de toute commodité.

LG Algérie

Pis encore, ces petites garderies ne prennent aucunement en compte la nécessité de laisser l’enfant jouer et se distraire. Par ailleurs, plusieurs crèches sont ouvertes dans des quartiers populaires, d’autres sont mitoyennes des marchés quotidiens ce qui crée des nuisances portant préjudice à la santé morale de l’enfant.

Là est toute la problématique qui reste posée au grand dam des nouveaux pères de familles en quête permanente de placements de leurs enfants dans des lieux répondant à leurs aspirations ainsi qu’à celles de leurs progénitures.

Dans cette équation, le rapport au prix est dans plusieurs cas dominant. Les grandes garderies ouvertes dans des quartiers résidentiels, chics et huppés affichent des prix choquants. Celles-là ne badinent aucunement avec les règles à tenir en gardant l’enfant tout le long de la journée jusqu’à ce que les parents viennent le chercher à la sortie du travail.

«Il faut miser tout le salaire pour pouvoir offrir une place potable à l’enfant», dira un père rencontré dans la place de la rue des Aurès, ex-la Bastille.

Phénoménale est la question des crèches qui poussent comme des champignons un peu partout aux quatre coins de la deuxième capitale du pays.

Phénoménale l’est tout aussi la célérité des procédures ponctuant les agréments accordés à ces établissements censés prendre en charge l’enfant sur le plan éducatif, psychologique et affectif.

Face à ce constat pathétique et alarmant, jusqu’à quand l’enfance constituera-t-elle un événement à prendre au sérieux sous toutes ses facettes qu’elles soient d’ordre éducationnel ou moral? Rien n’est encore sûr pour le moment dès lors que les gérants de ces établissements, voire structures pré-scolaires mais à chaleur familiale ne sont pas convaincus de leur noble et essentielle mission.