Le feuilleton des effondrements continue de susciter les pires inquiétudes chez les familles résidant dans le vieux bâti.
Le dernier incident en date est celui de l’immeuble n°49 de la rue des Jardins à Sid El Houari, l’un des quartiers les plus menacés en termes d’effondrement. La bâtisse s’est écroulée en début de semaine occasionnant des blessures à trois personnes, dont une femme et un enfant de 12 ans.
Les onze familles occupant cet immeuble ont refusé de se rendre dans un centre de transit, solution préconisée par les services communaux sans un engagement écrit des services compétents leur donnant droit au logement lors de la prochaine distribution. Une condition exigée du fait de la crainte de ces familles de se voir confinées dans un endroit désaffecté et oubliées pendant des années, comme ce fut le cas pour d’autres familles ayant vécu le même drame.
En attendant, les 11 familles ont pris possession de la rue qu’ils bloquent à la circulation. Cette occupation d’un espace public ne sera certainement pas tolérée plus longtemps par les autorités locales qui avaient, rappelons-le, démantelé de véritables camps de toile dressés dans différents quartiers de la ville par des locataires qui se disent en danger du fait des risques d’effondrement de leurs vieux immeubles.
Pourtant, ce dossier, perçu comme une priorité par le nouveau wali lors de son installation, semblait dans une phase de maturation avec l’installation d’une commission technique présidée par le chef de daïra d’Oran aux fins d’établir une première liste des immeubles menaçant ruine, selon un ordre de priorité.
Les autorités locales cherchaient à éviter d’éventuels risques d’effondrement en anticipant sur le relogement des familles locatrices. Ainsi, et selon une première estimation, 153 immeubles, situés au centre-ville, à Derb, à El Hamri et Mediouni, abritant plus de 3.000 familles, ont été classées «rouge», avec 500 familles qui bénéficieront, en priorité, des prochaines opérations de relogemen
Selon les statistiques officielles, la wilaya d’Oran comptabilise quelque 54.000 constructions classées vieux bâti, avec 10% estampillées «à détruire », 27% classées «orange», nécessitant une réhabilitation. A ce propos, la primauté a été donnée à un programme de 200 immeubles à rénover dans le centre-ville d’El Bahia. Par la suite, 400 autres immeubles, recensés dans les vieux quartiers de Sid El Houari et Derb par les services techniques de l’OPGI, devront subir la même opération.
La priorité, lors de cette opération, reste le centre-ville avec 206 immeubles visés. Concernant cette première tranche des 200 immeubles, 65 unités sont en voie de lancement.
A. E. M