Le propriétaire du lieu de commerce n’a rien trouvé de mieux à faire que d’amadouer l’enfant en lui offrant des petites choses en vue de le mettre en confiance.
Un sexagénaire vient d’être écroué. Pour cause, il a perpétré le répugnant acte de pédophilie sur un enfant âgé à peine de six ans. Un tel cas relevant de l’attentat à la pudeur a trouvé un terrain d’exercice dans le bidonville géant de Sidi El Bachir, situé à l’entrée est de la ville d’Oran. L’affaire a été déclenchée au milieu de la semaine dernière lorsque la mère de l’enfant s’est plainte auprès des enquêteurs tout en soulignant que son fils avait fait l’objet d’un viol.
L’enquête enclenchée a fini par aboutir à l’arrestation du pédophile de Sidi El Bachir. Un tel phénomène n’est pas près de prendre du recul dans une wilaya dont les habitants continuent à rechercher leurs repères. Si les gendarmes et les policiers ne chôment plus ces dernières années en faisant face à un tel phénomène tout en traitant plusieurs affaires de ce genre, les magistrats, eux aussi, ne sont souvent pas indulgents en les traitant. Dans les verdicts qu’ils énoncent, ils n’hésitent souvent pas à infliger de lourdes sentences contre ces pédophiles «psychopathes» provoquant des traumatismes psychiques incurables chez leurs victimes.
Les exemples sont longs à énumérer. Dans une affaire criminelle traitée récemment, le tribunal criminel près la cour d’Oran n’a pas trop tardé à infliger une peine de 14 ans de réclusion criminelle contre un trentenaire poursuivi pour avoir sauvagement violé un enfant âgé de huit ans. Le mis en cause est propriétaire d’un local commercial situé dans la région d’Arzew. Dans le but d’attirer la victime, le propriétaire du lieu de commerce n’a rien trouvé de mieux à faire que d’amadouer l’enfant en lui offrant des petites choses en vue de le mettre en confiance. De par son innocence, l’enfant ira tout droit voir sa mère pour lui raconter tous les détails du calvaire qu’il venait de subir quelques instants auparavant. Celle-ci a jugé utile d’alerter les enquêteurs en déposant plainte tout en appuyant ses dires par un certificat médical attestant que son fils a été violé et souffrant de graves blessures.
L’enquête n’a pas trop tardé pour aboutir à l’arrestation du criminel, le pédophile d’Arzew, un récidiviste qui a été jugé et condamné auparavant pour des affaires similaires. Lors de son procès, le mis en cause a réfuté en bloc les accusations portées à son encontre, en déclarant n’avoir aucun lien ni de près ni de loin avec cette affaire.
Les preuves présentées étaient à la fois irréfutables et palpables. Ce qui a amené l’avocat général, avant de requérir la peine maximale, à prononcer un réquisitoire poignant dans lequel il a démontré toutes les preuves mettant en valeur la présence de l’acte criminel de viol, perpétré par l’accusé sur un enfant. Ces dernières années, les magistrats ont traité plusieurs dizaines de cas de viols perpétrés sur mineurs. Du point de vue des spécialistes en médecine notamment dans la spécialité de la médecine légale, les agressions sexuelles constituent une forme de violence particulièrement facile à reconnaître par les professionnels de la santé, surtout lorsqu’elles concernent des mineurs. Ces situations réclament une prise en charge spécialisée tant en ce qui concerne l’examen clinique proprement dit que la prise en charge. Du point de vue sociologique, les agressions sexuelles touchent tous les milieux socioculturels.
La quasi-totalité des auteurs sont de sexe masculin. Les victimes sont constituées de femmes, garçonnets et fillettes. Les médecins légistes, en diagnostiquant les victimes pour les besoins de l’enquête, évitent souvent la réalisation d’un traumatisme supplémentaire.
L’examen est thérapeutique lorsque le médecin met la victime en confiance en lui expliquant le déroulement de l’examen tout en restant attentif à son état psychologique. Cela n’est souvent pas suffisant pour sortir l’enfant violé de son traumatisme aux séquelles qu’il garde éternellement.