Des boulangers usent et abusent de la crédulité des consommateurs en leur proposant des produits sans aucun doute nuisibles à leur santé.
Mieux vaut tard que jamais. Le ministère du Commerce vient d’ordonner à ses services locaux représentés par la direction de contrôle de qualité et de la répression de la fraude, à ouvrir une enquête sur le pain de mauvaise qualité commercialisé ces derniers jours un peu partout dans plusieurs boulangeries et marchés de la wilaya d’Oran. Cette mesure décidée par le ministère du Commerce a été motivée par la commercialisation du pain ne répondant à aucune norme ni valeur nutritive à commencer par son goût terne et amer allant jusqu’à son poids.
Plusieurs consommateurs iront loin dans leurs aveux en imputant une telle responsabilité à des boulangers peu scrupuleux ne trouvant rien de mieux à faire que combiner la farine panifiable avec le reste des ingrédients sans pour autant juger utile de respecter les textes réglementant la panification, dont entre autres le poids de la baguette. Là encore, une telle gabegie n’est pas orchestrée fortuitement.
Des boulangers agissant de telle sorte tirent d’importants dividendes en économisant de grandes quantités de farine qu’ils détournent en la transformant dans le cadre de la fabrication des confiseries et autres gâteaux à partir de la farine destinée à la panification dont le prix est soutenu par l’Etat. Ce n’est pas tout.

Le pain ne manque pas dans les boulangeries d’Oran.
C’est dire que l’enquête décidée par le ministère du Commerce devrait aboutir à des révélations non moins fracassantes. Car, le pain commercialisé ces derniers jours perd sa résistance dès qu’il est mis dans les paniers, à peine sorti du four.
Or, le pain en question devrait initialement être conservable. Cela dit, des boulangers, dévergondés, usent et abusent de la crédulité des consommateurs en leur proposant des produits, sans aucun doute, nuisibles à leur santé tout en tirant profit de l’absence des appareils de contrôle devant juguler toute forme de tricherie et autres dépassements orchestrés fréquemment dans un marché monopolisé par des commerçants bafouant tous les textes réglementant le commerce des produits alimentaires.
«Chacune de nos sorties se termine par l´établissement de dizaines de procès-verbaux et mises en demeure contre les contrevenants, et la fermeture des établissements ne se conformant pas aux règles d´hygiène», a affirmé un contrôleur d´hygiène de l’APC d´Oran. Qu’à cela ne tienne! Loin des bureaux, une toute autre réalité est de visu perceptible dans les marchés visités.
Le marché référentiel et exigu de la rue des Aurès (ex-La Bastille) est loin d’être une référence en matière d’hygiène et de salubrité. Des produits facilement périssables, comme les fromages, le pain, le lait et ses dérivés, la tomate et la courgette sont proposés à même le sol à la crasse visqueuse dégageant des odeurs faisant fuir les plus frisquets et insensibles.
Grignoter un sandwich espagnol de kalentica (farine de pois chiches) dans ce marché est synonyme d´intoxication alimentaire; boire un jus au marché de la Bastille peut prolonger la durée de séjour à l´hôpital.
Des dizaines de restaurants et fast-foods essaiment un peu partout dans la ville d’Oran renvoyant aux calendes grecques le respect des normes de commerce moderne, dont entre autres celui de la qualité, le service et les conditions d´hygiène. En fait, c´est une situation de fait accompli, en toute impunité, qui est imposée tant que ces lieux commerçants sont devenus de grands réceptacles où fourmillent toutes sortes de bestioles et autres germes vecteurs de pathologies hautement dangereuses. Idem dans le géant marché de Mdina Djedida, celui d’El Hamri, Usto, Maraval où tous les coups sont orchestrés impunément du matin au soir.