Oran: Soug El Bala disparaîtra

Oran: Soug El Bala disparaîtra
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L’APC d’Oran engage une course contre la montre dans l’embellissement de la ville dans le cadre des préparatifs déclenchés pour les Jeux méditerranéens.

Le marché géant de la friperie d’El Hamri, jugé comme dénaturant le paysage et l’esthétique de la ville d’Oran, disparaîtra définitivement. C’est ce qu’a indiqué le maire d’Oran, Nouredine Boukhatem, en réunissant hier son exécutif municipal composé des élus locaux et délégués de secteurs urbains. Dans son argumentaire, le maire d’Oran n’a pas hésité à affirmer que ledit marché sera démoli tout en détaillant les méfaits et les inconvénients qu’il représente aussi bien pour la santé publique en provoquant des maladies souvent irrémédiables aux acheteurs acquérant des habits et chaussures usagées provenant des pays européens, mais aussi, expliqué l’un des responsables locaux, que pour le look de la ville d’Oran qui a perdu son charme suite à la transformation du marché en un véritable espace commercialisant anarchiquement un tas de produits-chiffons.

Le marché de la friperie, appelé localement «Soug El Bala» occupe un espace important dans le foncier entourant El Hamri, quartier populaire se trouvant à quelques encablures du centre-ville. Les commerçants concernés l’ont transformé en un véritable dépotoir étalant plusieurs tonnes d’habits usagés tout en y abandonnant sur place leurs déchets après avoir accompli leurs ventes, laissant aux agents de nettoyage municipaux la lourde tâche du nettoiement des lieux. Après donc la gare routière des Castors qui vient d’être totalement rasée, c’est au tour de ce marché d’être «nettoyé».

Là encore, le maire n’en revient pas dans ses déclarations en affirmant que «l’important foncier à récupérer sera investi dans un projet d’utilité publique». Pour le moment, aucune date n’a été avancée à cet effet, notamment en ce qui concerne l’entame du démantèlement dudit marché. Aussi, les responsables locaux ne se sont pas prononcés sur le sort et le devenir des centaines de commerçants dont c’est le gagne-pain en proposant à la vente des objets de friperie à des prix plus ou moins abordables.

LG Algérie

L’APC d’Oran semble se lancer dans la course contre la montre dans l’embellissement de la ville dans le cadre des préparatifs déclenchés pour la domiciliation de l’important rendez-vous sportif régional, les Jeux méditerranéens prévu pour l’année 2021. C’est du moins ce que laissent entendre les responsables locaux en multipliant ces derniers jours des sorties sur le terrain, déclarations et des réunions dont l’ordre du jour des travaux est souvent focalisé autour de la nécessité de fournir d’amples efforts dans l’embellissement de la ville. Qu’à cela ne tienne!

Le petit citoyen et plusieurs observateurs sont toutefois en droit de se poser plusieurs questions sur le devenir de plusieurs assiettes foncières qui ont été récupérées auparavant, et abandonnées à ce jour alors qu’elles devaient abriter d’importants projets d’utilité publique.

Il s’agit entre autres des Halles centrales ou encore l’ex-marché de gros d’Oran, qui a été rasé et abandonné sans pour autant juger utile de le bâtir dans le cadre du développement local, tel que cela a été annoncé lors de la délocalisation des dizaines de commerçants vers le nouveau marché d’El Karma. Il est bien évident que rien ne se fait au hasard dans la ville d’Oran dont le foncier constitue une denrée rare mais générant aussi tant de convoitises.

Les Oranais n’en reviennent pas de leur «méfiance» en ressentant d’ores et déjà une certaine gabegie se fomentant en constatant que plusieurs structures ont été démolies. Ils n’hésitent pas à pimenter leur inquiétude par l’ingérence de la mafia du foncier sous le fallacieux prétexte du développement. «Pour peu que ces assiettes foncières soient récupérées pour abriter des projets au profit des habitants de la deuxième capitale du pays», dira plus d’un.