Oran reste une ville mal éclairée

Oran reste une ville mal éclairée

Les habitants d’Oran avaient laissé paraître une sorte de satisfaction lors des opérations d’embellissement et de rénovations qui avaient accompagnées le GNL16, notamment en ce qui concerne l’éclairage de leur ville.

Or, plusieurs mois après, on assiste à nouveau à des défaillances au niveau des réseaux E.P, pratiquement sur une grande partie de la capitale de l’Ouest.

Des boulevards et avenues toujours mal éclairés, comme l’avenue de la république, à partir de la cité Dar El-Hayet et jusqu’à Es-Sénia village, soit tout au long du tracé du tramway. Là, de par et d’autre de cette voie, seules quelques rares lampes fonctionnent encore et on ne doit l’éclairage partiel par endroit qu’aux lumières provenant des devantures de magasins ou des façades d’habitations.

Sur le boulevard Mascara et d’autres rues aussi importantes, comme des quartiers de Plateau St-Michel, St-Pierre, Derb, Sidi Lahouar, l’avenue Ahmed Beabderrezak à partir du siège de la direction de la CNAS (Ex Casoran)jusqu’au rond point dit wilaya, il fait sombre et les quelques lanternes encore fonctionnelles, notamment d’un seul coté de la chaussée, , ne permettent pas d’éclairer la route de façon courante et adéquate.

C’est à peu près la même chose en ce qui concerne plusieurs autres artères principales et cités qui demeurent dans l’obscurité depuis plusieurs mois, voire même plus d’une année. Certains endroits donnent l’impression d’êtres éclairées puisqu’ils disposent de lanternes qui s’allument normalement, alors qu’en réalité cette lumière n’a pas l’effet escompté.

C’est le cas par exemple de l’avenue Echikh Abdelkader à El-Hamri ou l’éclairage est faible pour ne pas dire défaillant. Cependant, on a pour habitude de citer les grandes artères en matière d’éclairage est en raison de l’affluence des gens et du trafic automobile, alors que dans les quartiers populaires c’est bien pire.

En effet, dans les cœurs des faubourgs de la ville, l’éclairage se limite parfois à quelques lampes fonctionnelles pour un réseau qui en compterait plusieurs dizaines, voire des centaines. C’est le cas des quartiers populaires comme El-Hamri, Medioni, Carteaux, Victor Hugo, Petit-Lac, Sananes, Saint Antoine ou même des quartiers résidentiels à l’image de Protin, St-Hubert, Gambeta, Maraval, etc.. Ce qui revient à dire qu’aucun endroit n’est épargné par cette carence qui semble installer durablement au niveau de l’éclairage public.

Pour A.Amar, ancien technicien et cadre de la Sonelgaz, cette situation découle de plusieurs points dont il citera au moins trois : «Il y a un manque certain de professionnalisme au niveau des intervenants, soit en matière de travaux neufs ou pour les opérations de dépannage.

Il ne suffit pas seulement d’aller changer les lampes qui grillent, car la gestion et l’entretien de l’E.P répond à plusieurs paramètres techniques qui ne sont, malheureusement, pas à la portée de n’importe qui. Toute intervention répond à une étude préliminaire, ce qui ne se fait plus aujourd’hui. Avant le transfert de la gestion de l’éclairage public de la Sonelgaz aux APC, durant les années 70, il existait un service E.P qui s’occupait de l’ensemble du réseau à Oran, de manière convenable, en assurant l’éclairage dans l’ensemble des quartiers.

Il y avait des plans concernant l’ensemble des réseaux, quartier par quartier et rue par rue, où même les lampes étaient numérotées pour permettre un bon suivit. Certes, il n’y avait pas tous ces candélabres, puisque l’éclairage existait directement sur les poteaux transportant l’électricité, et les lampes utilisées étaient à incandescence.

Mais je pense également que le matériel, c’est à dire les équipements que l’on utilise, à commencer par les lampes, sont de mauvaise qualité.» De son coté, B.Omar, chauffeur de taxi, demeurant au quartier d’Eckmûhl; nous affirme qu’en raison de l’éclairage défectueux au niveau de plusieurs quartiers, il n’ose plus s’y aventurer le soir venu, de peur d’être agressé.

« C’est honteux que la deuxième ville du pays, qui a déjà malheureusement la réputation d’être l’une des plus sales, soit également l’une des plus mal éclairées. Pourtant, à voir tous ces camions échelles sillonner la ville, on se demande bien qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi on n’arrive pas à à maintenir en bon état de fonctionnement l’éclairage public? », lance-t-il désappointé. Les oranais devront-il attendre encore longtemps pour espérer revoir la lumière réinvestir à nouveau les rues et ruelles de leur quartiers ? En attendant, mieux vaut s’armer de patience et de… lampes torches pour pouvoir s’orienter dans le noir.

S.A.Tidjani