Louisa Hanoune, Benflis et Bouteflika se disputeront le réservoir électoral de la wilaya constitué de près d’un million de votants.
Les candidats potentiels pour la présidentielle du 17 avril 2014 sont officiellement connus depuis que le Conseil constitutionnel a rendu son verdict en tranchant définitivement sur la validation des dossiers de six prétendants à El Mouradia. A Oran, une question revient comme un leitmotiv sur toutes les lèvres: pour qui voter? Avant que cette question ne soit tranchée par les électeurs, les Oranais avérés, en l’espace de la durée de la campagne électorale, plongent dans la méditation en suivant de près tous les événements politiques et toutes les déclarations faites avant de décider définitivement de plébisciter le meilleur offrant, le candidat dont l’image est bien soignée par ses relais locaux constitués de comités et groupes de soutien.
A Oran, la voix du votant est coûteuse, elle n’est exprimée qu’au profit du candidat la méritant. Là est l’avis des hommes et femmes rodés dans l’exercice politique.
El Bahia regorge de trois séries d’électeurs. La première est composée de votants dociles s’exprimant, sans rechigner, au profit du candidat connu.
«Lmoualfa khir metalfa» (je vote pour notre candidat habituel). Dans ce cas de figure, Bouteflika semble avoir acquis des centaines d’électeurs oranais. Mais les candidats de Ali Benflis et Louisa Hanoune ne sont pas en reste, étant donné que ces deux figures qui jouissent, elles aussi, d’une grande aura chez les habitants de la deuxième ville du pays, ont, depuis l’annonce de leur candidature, affiché leur velléité quant à accéder à la présidence par ses grandes portes. Ces deux postulants ne semblent pas badiner avec leur image de marque en rentrant de plein fouet dans une période préélection marquée par un travail de sape mené en sourdine, question d’être concluant lors des trois semaines de persuasion. Pour les besoins de la journée du 17 avril, un travail de proximité a été donc effectué par l’ensemble des relais locaux des postulants. Ainsi donc, trois candidats se disputeront le réservoir électoral de la wilaya constitué de près de un million de votants. Ainsi donc, la campagne électorale qui sera entamée dès aujourd’hui, peut aisément donner une idée large sur le futur résident d’El Mouradia. Là est un aperçu global de la situation politique telle que vue par les représentants locaux des candidats. Une problématique est tout de même posée chez tous les états-majors des bases locales représentant les six postulants: comment peut-on convaincre les habitants des quartiers populaires et les occupants du vieux bâti?
Les relais locaux de Bouteflika basent leur stratégie sur le bilan du président-candidat. En tous cas, le 17 avril dépend des populations. Celles-ci estiment que le jeudi 17 constituera un pas décisif dans l’histoire de l’Algerie. On les trouve notamment chez le FLN, le RND et autres partis soutenant la candidature de Bouteflika. D’autres, comme les chômeurs, étudiants et ceux de la classe moyenne, voient tout le contraire.
L’un d’eux, en l’occurrence le jeune Amine Riahi, habitant du quartier populaire de Saint-Pierre, estime que le «vote n’a rien d’exceptionnel tant qu’il ne change rien au cours de la vie des Algériens si ce n’est des promesses auxquelles on ouvre droit pendant toute la durée de la campagne». Et d’ajouter: «Je ne pense pas que quelque chose puisse changer après le vote.» Un autre de Sidi El Houari lui emboîte le pas en déclarant que «nous votons depuis 1962 et rien n’a changé à ce jour». A Oran, les préparatifs pour le jour J vont bon train, l’opération a été lancée le 21 janvier dernier. Pour la journée du 17 avril, 272 centres de vote et plus de 2000 bureaux seront ouverts, 228 salles abriteront les rassemblements de campagne, alors que 616 lieux d’affichage ont été désignés.