Faute de qualification professionnelle, plusieurs de ces mères célibataires versent dans l’exercice du plus vieux métier du monde.
Le nombre de mères célibataires est en croissance constante. En tout, ce sont plus de 1200 cas qui ont été recensés ces dernières quatre années par les services hospitaliers d’Oran. Les mêmes services ont enregistré pas moins de 343 mères célibataires en 2015 contre 298 cas en 2012. Leur seule erreur est d’avoir été victimes de la société arbitraire les ayant rejetées tout en les traitant de moeurs légères alors que la majeure partie de ces mères célibataires assumant pleinement leurs erreurs, est tombée enceinte suite à une simple erreur. C’est du moins ce qu’expliquent les spécialistes en la matière, notamment des praticiens de la santé ayant eu l’occasion de côtoyer ces mères en leur prodiguant des soins à elles ainsi qu’à leur progéniture souvent inscrite sous X.
Faute de qualification professionnelle, plusieurs de ces mères célibataires versent dans l’exercice de la prostitution, afin de subvenir à leurs besoins ainsi qu’à ceux de leurs enfants. Celles-là sont facilement repérables. Elles s’entassent, comme dans des salles d’attente, dans des salons de thé et autres cafétérias de fortune de la ville d’Oran.
D’autres, notamment des jeunes étudiantes venues des quatre coins du pays, optent pour la prostitution de luxe en se regroupant en nombre dans les grands halls des hôtels et les palaces d’Oran lors des séminaires d’affaires, d’autres rencontres et événements organisés presque quotidiennement dans la capitale de l’Ouest.
Celles-là passent inaperçues et repartent après avoir empoché le pactole contre des
«services» qu’elles prodiguent à une clientèle spécifique constituée essentiellement d’hommes dits de «classe». Toutes malicieuses, elle pensent d’ores et déjà à leur avenir en le construisant en usant de leurs charmes.
La petite bêtise qu’elles ont perpétrée, dans plusieurs cas involontairement, leur a servi de leçon. D’autres mères célibataires, plus ou moins indulgentes vis-à-vis de leurs nouveau-nés, se confient aux services sociaux dans le but d’éviter la perpétration d’une deuxième balourdise aux conséquences pouvant hanter leur esprit durant tout le reste de leur vie. Des sources proches des services sociaux indiquent que «ces mères célibataires venant déposer leurs enfants dans la pouponnière d’Oran sont accueillies dignement et dans la discrétion totale». Mieux encore, les mêmes services offrent des garanties dépassant tous les seuils à ces mères de circonstance en leur assurant le suivi psychologique ainsi que le droit de visite à leurs enfants dans la circonspection et discrétion entières.
D’autres cèdent brutalement en craquant juste après avoir accouché, croyant à l’Apocalypse Now en mettant au monde leurs nouvelles naissances. L’ignorance, accompagnée par les tabous sociaux et la peur d’être rejetée par la société archaïquement construite obligent plusieurs de ces mères célibataires à recourir à un tel procédé. Ainsi, de nombreuses femmes, ne trouvent rien de mieux à faire que de passer à l’acte à la fois fatal et interdit, se débarrasser du «produit de la honte» en le jetant dans la rue.
A Oran, tout comme un peu partout dans les villes et agglomérations du pays, les exemples sont longs à énumérer. «Il faut parler de ce sujet», dira un psychologue plaidant pour ce qu’il a qualifié de «la nécessité de sauter les verrous qui cadenassent un tel fléau aux allures phénoménales».
Une autre catégorie de mères célibataires verse complètement dans la traite humaine en vendant leurs enfants bien avant leur naissance. D’autant que la demande est de plus en plus accrue. En 2015, six femmes ont été arrêtées par les services de sécurité après qu’elles ont tenté d’inscrire leurs nouvelles naissances dans des livrets de famille ne leur appartenant pas. Une telle gabegie a été mise à nu grâce à la vigilance et à la prudence des agents de sécurité assurant le gardiennage du bureau des entrées de l’hôpital d’Oran. Ces agents ne tardent pas à constater des anomalies lors de la présentation de ces mères célibataires venant se faire délivrer le billet d’hospitalisation attestant leur accouchement ainsi que pour l’inscription de leurs nouvelles naissances.
Lesdits agents prennent aussitôt attache avec les services de la police qui arrivent tout de go pour ouvrir une enquête aboutissant souvent à des conclusions révélant que la transaction a été conclue entre la mère célibataire et la femme stérile en quête d’un enfant. Ces femmes ont été poursuivies pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux, faux en écriture, usurpation d’identité et trafic de bébés.