“Je déplore que mon client n’ait pas été entendu lors de l’instruction et qu’il n’ait pas bénéficié de son droit à être confronté aujourd’hui aux témoins à charge dans une affaire aussi grave.” Cette tirade est le fait d’une avocate commise d’office à la défense de A. Saïd, jugé hier par le tribunal criminel d’Oran pour des faits de terrorisme, notamment l’assassinat, en mai 2012, de quatre policiers à Mekla, dans la wilaya de Tizi Ouzou, et l’enlèvement dans la même région d’un entrepreneur et d’un médecin. Tous les arguments de l’accusation étaient basés sur les déclarations de B. Khaled et de N. Harkat, condamnés en novembre 2015 pour des faits de terrorisme au moment où Saïd, considéré comme étant en fuite, se trouvait à la prison de Chlef. Les deux hommes, qui faisaient partie du GSPC (devenu Aqmi), ont été arrêtés début 2010, dans un marché de Tiaret.
Dans sa déposition, B. Khaled affirmera qu’A. Saïd faisait partie du même groupe, responsable de plusieurs attentats terroristes, dont l’attaque contre un véhicule de la BMPJ de Mekla, qui a fait quatre morts, et les rapts d’un homme d’affaires et d’un médecin. “Je ne veux pas être jugé aujourd’hui. Je demande à être confronté à ceux qui m’incriminent ainsi”, s’est cabré A. Saïd à la barre.
Aux questions de la juge, A. Saïd reconnaîtra avoir adhéré au groupe de Droukdel. Sans plus. Il racontera avoir voulu se rendre aux services de sécurité à Tiaret, mais que les militaires ont déclaré l’avoir capturé. Ce qui n’empêchera pas le ministère public de requérir la peine capitale. L’avocate plaidera l’acquittement pour absence de preuves matérielles contre son client.
Après délibération, le tribunal a déclaré A. Saïd coupable de meurtre avec préméditation, enlèvements et adhésion à groupes terroristes et le condamnera à la réclusion à perpétuité.
