Oran: L’essence et le gaz font des dégâts

Oran: L’essence et le gaz font des dégâts
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     À la fin de l’année écoulée, l’on a recensé 48 cas d’inhalation de monoxyde de carbone dont 6 se sont soldés par des décès.

Un fait qui n’est pas anodin. La somptueuse place du 20 Août, au centre de la ville côtière de Aïn El Türck, a failli se transformer en théâtre d’un drame lorsqu’un jeune de 22 ans a tenté de commettre l’irréparable pour se suicider, en s’immolant par le feu après s’être aspergé d’un combustible très inflammable, l’essence. Le jeune homme n’a dû son salut qu’à l’intervention rapide des éléments de la Protection civile qui ont d’abord réussi, en un laps de temps, à éteindre le feu, l’ayant enveloppé, avant de l’évacuer en urgence, souffrant de brûlures au deuxième degré, aux services de urgences de l’hôpital de Aïn El Türck. Il s’agit d’un véritable phénomène de société qui continue à faire «souffrir» aussi bien les spécialistes que les services de sécurité, ouvrant plusieurs fronts de recherches aux fins de définir, ne serait-ce qu’à titre indicatif, les raisons motivant le recours à un tel acte.

Pour le moment, hormis les chiffres rendus publics, les études sociales et psychologiques sont en cours. Durant l’année écoulée, une dizaine de personnes a été victime de l’immolation par le feu. Elles ont été admises à l’hôpital d’Oran, dont plusieurs ont rendu l’âme quelques jours après leur hospitalisation. Le dernier cas est survenu dans la wilaya de Relizane. Un jeune, qui s’est immolé par le feu, a été évacué à l’hôpital d’Oran dans un état critique où il a succombé des suites des graves blessures dont il souffrait. Dans ce bilan, l’on a relevé également des victimes originaires d’Oran et tant d’autres évacuées à partir des autres wilayas de la région Ouest. Si l’immolation par le feu prend des formes crescendo, les dégâts occasionnés par le monoxyde de carbone ne sont pas en reste, notamment durant cette période marquée par le grand froid.

LG Algérie

Un tel phénomène est d’autant plus inquiétant, que la direction de la distribution d’Oran de Sonelgaz a entamé une vaste campagne de sensibilisation sur les risques du gaz et les intoxications au monoxyde de carbone, tout en prenant en compte la nécessité de ne pas se fier aux appareillages bas de gamme. Tout récemment, ses animateurs ont, sur l’esplanade de la mosquée Ibn Badis, mis en exergue les précautions à prendre en cas de fuite de gaz. Par ailleurs, ces derniers ont mis l’accent, dans le cadre de l’utilisation des appareils chauffants comme les chauffages à gaz, sur la maintenance. Pourquoi agir de la sorte en dispensant les populations locales des cours pratiques sur l’utilisation du gaz de ville? Mieux vaut tard que jamais, d’autant plus que la cote d’alerte a, contre toute attente, atteint son apogée.

Le bilan de l’année dernière a révélé près d’une cinquantaine de cas d’inhalation de monoxyde de carbone dont six décès. L’année 2018 a, à la fin décembre, été bouclée dans le deuil. En effet, cinq femmes ont perdu la vie des suites de l’asphyxie par le monoxyde de carbone, mardi dernier, dans la daïra de Aïn Türck, dans la partie ouest d’Oran. Les éléments de la Protection civile de Aïn Türck ont intervenu pour évacuer une femme âgée de 26 ans morte asphyxiée par le monoxyde de carbone dans sa maison. Une heure plus tard, la Protection civile enregistrera dans l’immeuble où résidait la victime, quatre autres femmes âgées de 20 à 25 ans, mortes dans les mêmes circonstances dans un autre appartement. Les services de la Protection civile ont indiqué que cette asphyxie serait due à une fuite de gaz provenant d’un chauffe-bain.

Les services compétents ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de ce drame. Ainsi donc, cette vaste campagne d’information est très bénéfique, car elle vise les différentes couches de la société, comme les écoliers, les collégiens, les lycéens et les personnes bénéficiant de cours d’alphabétisation, les associations locales, les plombiers. L’alerte est donc déclenchée, car il a été constaté que les préjudices sont considérables.