Cette année encore, les produits scolaires d’origine asiatique, notamment chinoise, ont eu les faveurs du consommateur oranais qui, affaiblis par les lourdes dépenses du mois de Ramadhan, a encore une fois sacrifié la qualité à la quantité.
Les articles locaux et européens étant nettement plus chers, parfois du simple au double, les Oranais se sont pratiquement rués sur les vendeurs à la sauvette de M’dina j’dida pour faire leurs emplettes en prévision de la rentrée des classes : «Les prix sont imbattables ici, explique-t-on parmi les consommateurs. Un cahier de 32 pages coûte 10 dinars quand il est proposé à 15 DA ou plus dans les magasins comme celui de 96 qui est proposé à 15 DA, celui de 120 à 30 DA… Ailleurs, vous devez débourser 5 ou 10 de plus pour chaque article ; ce qui, multiplié par le nombre d’articles et d’enfants scolarisés, peut constituer une somme d’argent très conséquente qui n’est pas nécessairement à la disposition de tout le monde».
Il est vrai que, pour une population dont le pouvoir d’achat a été laminé, les cartables de 300 ou 400 DA l’unité ne peuvent souffrir d’aucune concurrence, surtout pas de ceux qui sont proposés à 1 500 DA et plus.
Et ce, même si la qualité médiocre et parfois nocive à la santé des produits asiatiques a été régulièrement dénoncée par la presse étrangère : «C’est juste une campagne injuste pour dénigrer les marchandises chinoises et faire la part belle aux produits occidentaux», assurent les supporters de l’économie chinoise et, surtout, détracteurs acharnés de la civilisation occidentale.
Chez les grossistes, en tout cas, l’équation est claire : importer de la marchandise asiatique permet «d’acheter et de vendre pas cher».
L’exemple est valable particulièrement pour les grossistes du boulevard Maata (avenue oranaise la plus connue dans ce domaine d’activité) qui, en prévision de la rentrée des classes, ont reçu plusieurs dizaines de conteneurs d’articles scolaires en provenance de pays asiatiques : «De toutes les manières, explique-t-on pour tempérer les craintes, les douanes contrôlent et analysent toutes les marchandises et matières qui entrent sur le territoire national».
Il est vrai que l’année passée, celles-ci ont mis la main sur des produits chinois comportant du plomb, une matière cancérigène.
Cette «découverte» a évidemment alimenté le moulin des détracteurs des produits asiatiques mais sans toutefois dissuader les consommateurs qui continuent de consommer chinois : «Aujourd’hui, expliquent-ils en substance, la qualité ne constitue malheureusement pas une priorité ; elle vaut cher et le citoyen lambda ne peut pas l’assumer. Pour l’Algérien moyen, le rapport qualité-prix est nettement en faveur des produits asiatiques et le restera tant que le pouvoir d’achat sera faible».
En somme, les fournitures scolaires d’origine chinoise accompagneront l’élève algérien pendant longtemps encore…
Samir Ould Ali